Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

La température de la conflictualité sociale, comme on dit, semble augmenter. 

La grève de la RATP le démontre avec force. Tous les syndicats appelaient à la grève en ce 18 février.

La hausse des salaires étant l'élément déterminant de ce mouvement social. Il faut dire que la direction a adopté une attitude provocatrice. Prétendant qu'il y aurait une augmentation de 2,7% alors que les syndicats évaluaient la hausse à 0,4%. Rappelons que l'INSEE annonce pour sa part une inflation de 3% donc supérieure même au chiffre avancé par la direction. 

Comme l' a dit avec pertinence le représentant de la CGT :"Cette augmentation de 2,7 %, c’est une moyenne. Si vous faites entrer Bill Gates dans une salle pleine de smicards, en moyenne, tout le monde devient milliardaire. Non, le vrai chiffre, c’est 0,4 % d’augmentation pour tous".

"Le pouvoir d’achat des salariés a fondu en dix ans", dit l'UNSA-RATP. "Désormais, on voit des jeunes embauchés repartir au bout de trois mois pour aller gagner plus chez MacDo". En effet c'est dire...

Les salarié-es de la RATP ont répondu à cette provocation par une grève massive, la direction prenant la responsabilité de plonger les usagers dans l'embarras. La situation a rappelé la grande grève de décembre 2019 contre la réforme des retraites, la dernière d’ampleur, juste avant la pandémie. Le gouvernement tente de minimiser la mobilisation "il y a une forme de grève réflexe que, moi, je ne comprends pas" a osé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. Elisabeth Borne a franchi le mur du cynisme en renversant l'ordre des responsabilités "J'appelle les syndicats à faire preuve de responsabilité car ce n'est pas ce qu'on attend d'une grande entreprise de service public comme la RATP. On peut avoir des revendications salariales, mais faire grève un jour de grand départ en vacances, je ne pense pas que ce soit une bonne idée." Ridicule : pourquoi ne s'adresse-t-elle pas à la direction ?

"La bonne idée" Madame Born(é)e, serait de permettre aux gens de vivre décemment de leur travail avec un salaire digne. Mais il est vrai que l'indifférence d'airain des fondés de pouvoir du capital au sort des travailleuses et des travailleurs est légendaire.

Malgré le coup de semonce qu’a représenté la grève massive de ce jour à la RATP, la direction est restée sur les 0,4 % initiaux et n’a pas augmenté l’enveloppe des salaires 2022 » , regrettent la CGT, FO, UNSA, CFE-CGC, Solidaires et La Base dans un communiqué commun ce vendredi après-midi.  "On ne s’interdit rien et la rentrée pourrait être chaude", a déclaré FO, dénonçant un « simulacre de discussion ».  L’Unsa, n’a pas non plus exclu un "durcissement".

Au fait elle est où la CFDT ?

Mais le plus intéressant dans ce mouvement et quelques autres c'est que l'effet démobilisateur de la pandémie semble s'atténuer et que l'approche des élections, loin de paralyser le mouvement social, semble lui insuffler plus de force. Bien entendu il faut que ces tendances se confirment mais les signes sont tous encourageants. D'autant que c'est par et dans les luttes que se réalise l'unité et la mobilisation du travail.

"Lutte + vote" comme disait le grand PCI. 

 

NBH

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :