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Le procureur de la République hellénique entame des poursuites contre les responsables du KKE, de Syriza et de MERA25. Les responsables des trois partis de gauche ayant manifesté le 17 novembre dernier malgré l'interdiction du gouvernement de droite de Mitsotakis (Nouvelle Démocratie).

Après les violences policières du 17 novembre contre les manifestations - symboliques et respectueuses des distanciations physiques -  célébrant le soulèvement de Polytechnique en 1973 contre la Junte fasciste alors au pouvoir voici les violences judiciaires. Rappelons que la police a chargé les manifestants avec sauvagerie et sans que la moindre provocation ait eu lieu (6 000 policiers face à 1 500 manifestants). Les MAT – les CRS grecs – se sont déchaînés sans masque sur des manifestants masqués.

Dimitri Koutsoumbas (KKE), Alexis Tsipras (Syriza) et Yannis Varoufakis (Mera25), sont sous le coup d'une enquête préliminaire menée par la Sûreté de l'Etat. La plainte a été déposée contre les trois leaders de gauche par Failos Kranidiotis, un individu proche de ND et qui a fondé son propre parti Nouvelle Droite (membre de l'internationale informelle de Madame Le Pen qui l'a reçu à Nice) mais connu pour ses positions d'extrême-droite et anticommunistes.

Parallèlement le harcèlement policier contre des syndicalistes se déploie comme au bon vieux temps des gouvernements de la droite monarcho-fasciste des années 1950-1960.

Le processus d'autoritarisme que nous constatons dans toute l'Europe et mis en œuvre par les instances dirigeantes de l'Union Européenne nécessite la riposte unitaire et de masse de toute les forces ouvrières et démocratiques. Notons que la droite grecque n'a pas besoin d'être bousculée pour sombrer dans un autoritarisme brutal et que sa consanguinité avec le fascisme est historique.

Pour le moment un résultat positif : pour la première fois depuis de très longues années la gauche est parvenue à signer une déclaration commune contre les mesures liberticides et anticonstitutionnelles du gouvernement de droite.

En Grèce après dix ans d'austérité imposée au knout par l'Union Européenne, le système médical est asthénique. Les dépenses de santé ont chuté de 23,2 milliards d'euros en 2009 à 14,5 milliards en 2017. Le nombre de lits d'hôpital pour 1000 habitants est de 4,2 (contre 6 en France déjà mal en point). De plus la Grèce a assisté à une véritable fuite de ses médecins. Pas moins de 18 000 ont quitté le pays, du fait de la baisse du nombre de postes et la chute vertigineuse de leurs salaires (- 45 % en moyenne). Parallèlement, ces politiques d'austérité ont mis au chômage des milliers de salariés et précarisé toute la société. Aujourd'hui, en Grèce, un chômeur de longue durée (un an de chômage) ne dispose ni d'indemnisation ni d'assurance médicale Environ 600 000 personnes seraient dans ce cas. Où pourraient-ils obtenir des soins à l'heure où les autorités sanitaires refusent leur transfert vers les cliniques privées sans assurance maladie? Seul recours pour se faire soigner est d'aller… à l'hôpital. Rizospastis a publié une note confidentielle du SAMU grec qui annonçait : "En raison de l'augmentation du nombre de cas de coronavirus, il n'est pas possible de transférer des malades sans couverture maladie vers des hôpitaux privés". Cela implique, puisqu'il n'y a plus une seule place disponible dans les hôpitaux, que la Grèce fonce vers une catastrophe humanitaire de haute intensité.

Voilà où conduisent très concrètement les choix politiques littéralement criminels du capitalisme, des gouvernements à sa botte et de leur état-major, l'Union Européenne.

 

Antoine Manessis.

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