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Soutenue par l'ONU et l'OMS, la date du 25 novembre est celle de la journée de lutte contre la violence faite aux femmes, en mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes progressistes dominicaines brutalement assassinées à la machette sur les ordres du dictateur Rafael Trujillo, au pouvoir de 1930 à sa mort en 1961. Sa dictature fut sanglante (elle fera plus de 30.000 morts), cruelle, violemment anticommuniste et soutenue par les États-Unis. Jusqu'à son assassinat commandité par John F. Kennedy par crainte d'un soulèvement influencé par la victoire de Fidel Castro à Cuba.
Une femme sur trois a déjà été victime de violences dans le monde. En France, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint. 7% des femmes seront victimes d'un viol au cours de leur vie. La longue et terrible litanie de la violence faite aux femmes ne semble pas avoir de fin.
Pourtant les femmes luttent depuis toujours. Lutte contre le patriarcat, lutte pour les libertés et les droits, lutte sociale. Seule la lutte a permis des avancées. Un combat en connexion avec les luttes émancipatrices : anticapitalistes, antiracistes, antifascistes, anticolonialistes, etc.
La violence des puissances dominantes se poursuit sous différentes formes. En Colombie c'est l'assassinat de militantes syndicalistes, en Pologne c'est la remise en cause du droit à l'avortement, en France ce sont des violences policières contre les femmes mais aussi des discours qui empoisonnent les esprits contre le féminisme, les fantasmes obscurantistes contre une "théorie du genre" qui n'existe que dans les délires de ceux qui la dénoncent. Sans omettre les violences des maris ou compagnons dans le cercle familial : "La femme est la prolétaire du prolétaire", comme le disait Engels. Ce qui implique la spécificité du combat féministe qui ne peut être réduit à sa dimension de lutte des classes. Concrètement, si la révolution bolchevique porte l'égalité femme/homme dans tous les domaines, on ne peut oublier que l'avortement autorisé en 1920 est interdit en 1936, pour être de nouveau autorisé en 1955.
Le féminisme et le communisme organisé ont eu historiquement des rapports complexes et ambigus. Aucun parti politique français n'a fait autant pour l'égalité des sexes que le Parti communiste tout en conservant longtemps une vision patriarcale. Il reste qu'aujourd'hui la question de la libération des femmes n’est plus considérée par les (authentiques) marxistes comme une question secondaire et « sociétale », elle constitue au contraire un enjeu fondamental du combat émancipateur tout en comprenant bien que ce combat exige autonomie des femmes et alliance avec le mouvement ouvrier et populaire.
Le rôle des femmes dans les combats émancipateurs commence seulement à être réellement reconnu tant dans l'histoire que dans les luttes contemporaines.
Le combat continue donc et puisse cette journée internationale contribuer à son amplification et à une prise de conscience de la centralité de la lutte de libération de "la moitié du ciel".
Antoine Manessis.