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Un siècle après la Marche sur Rome, les néo-fascistes remportent une victoire historique en Italie.

Coalisés avec un autre parti d'extrême-droite (la Lega de Salvini) et un autre de droite (Forza Italia de Berlusconi), les fascistes de Giorgia Meloni, Duce de Fratelli d'Italia, accèdent au pouvoir.  Ce sont les héritiers du MSI mussolinien fondé en 1946 par d'anciens membres du PNF (parti national fasciste) et les débris de la République de Salo.

Précisons, inutilement, à l'adresse de chiens de garde médiatiques que Fratelli d'Italia est un parti néo-fasciste et non post-fasciste, ce qui ne veut strictement rien dire et surtout ce qui est politiquement faux.

Bien sûr il faut s'interroger sur cette victoire. 

Pour faire très court elle est le résultat de la conjonction de deux faits politiques essentiels:

1) la gauche de gauche n'existe plus en Italie comme force politique organisée et comme alternative crédible,

2) la politique des droites, avec leurs divers masques (les Prodi, Berlusconi, Letta, Draghi, Grillo, Renzi, di Magio...) sociaux -néolibéraux, populistes-néo-libéraux ou néo-libéraux a fait faillite. La bourgeoisie n'a plus de parti pour représenter ses intérêts, sa base de masse était anémiée.

La bourgeoisie, le patronat italien ont donc décidé d'avoir recours au fascisme, comme ils l'ont fait il y a 100 ans. Reconstituant ainsi un outil pour son hégémonie et retrouvant une base de masse. Cet outil va lui permettre en détournant le ressentiment des Italiens contre les étrangers, de liquider ce qui subsiste des conquêtes sociales des luttes de la classe travailleuse et de liquider la Constitution issue du mouvement des Partisans et de l'influence du grand parti communiste italien. Remplaçant le parlement par un exécutif autoritaire et bonapartiste.

Le néo-fascisme n'est pas le fascisme des années 1920. Pas de chemises noires, pas de parti unique, pas de Squadrisme. Mais en revanche Meloni veut une nouvelle Constitution qui criminalise "l'apologie du communisme et de l'islamisme". En d'autres termes qui criminalise les mouvements sociaux et les étrangers. Et pour les provocations, les réseaux du terrorisme noir sont à sa disposition. 

La première tâche des femmes et des hommes de gauche sera de constituer un mouvement capable de gagner la confiance des classes populaires qui, on l' a vu hier, se réfugient dans l'abstention (celle-ci a pulvérisé des records avec 37%) ou votent pour les néo-fascistes, bercées par les sirènes du racisme, de l'islamophobie et de la xénophobie.  

Le pays de Gramsci, de Togliatti et de Berlinguer retrouvera le chemin qui lui avait permis de forger le plus puissant et le plus rayonnant parti communiste du monde occidental. Poursuivant le chemin difficile esquissé par Enrico Berlinguer, ni secte, ni reniement, armé "du pessimisme de l'intelligence et l'optimisme de la volonté", cher à Antonio Gramsci, le peuple italien saura forger le nouveau bloc historique nécessaire à son émancipation.

 

Antoine Manessis.

 

 

Coalition néo-fasciste 43,8% (Fd'I 26, Lega 8,7, Forza 8,1)

Coalition centre 26,1% (PD 19)

M5S 15,4%

Sociaux-néolibéraux (Renzi) 7,7%

 

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