Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

                                                        L'OTAN et son maître 

 

L'OTAN se réunit dans une ambiance morose.

Depuis Barak Obama "la présence et les missions" des Etats-Unis en Asie-Pacifique sont une priorité: "L’Asie-Pacifique sera plus importante dans le siècle à venir pour les Etats-Unis et pour le monde. En tant que nation du Pacifique, nous sommes là pour rester."

Du coup les satellites des Etats-Unis en Europe se sentent négligés par la Rome du "monde libre", c'st-à-dire l'hyper puissance impérialiste.

L'OTAN va devoir trouver un nouveau concept stratégique et c'est pour cela que se réunissent les ministres de la Défense de l'Otan à Bruxelles ce jeudi et demain. L’Alliance atlantique se retrouve maintenant comme au début des années 1990 avec la nécessité d’identifier une mission et un ennemi précis et ce sera en partie l’objet du nouveau concept stratégique qui doit être adopté fin juin lors d’un sommet à Madrid.

Cependant il semblerait qu'il s'agisse plutôt de répartition des rôles plutôt que de nouvelles perspectives pour une organisation dont le président de la République française avait annoncé la "mort cérébrale"...

Lloyd Austin, le Secrétaire d'Etat étasunien à la Défense, veut ouvrir l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie ce qui est une provocation à l'égard de la Russie. En visite à Kiev il a rappelé "le soutien américain à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine est indéfectible". Bref malgré les promesses, les avancées de l’OTAN à la frontière russe confirment l’hostilité occidentale.

Au même moment Moscou a annoncé la fin de sa collaboration avec l'OTAN. "Les conditions de base pour un travail en commun ne sont plus là", a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires Etrangères.

C'est donc sous la houlette toujours aussi ferme de la Maison Blanche que fonctionne l'OTAN. Ainsi un nouveau plan directeur pour se défendre contre "toute attaque russe" menée sur plusieurs fronts, réaffirme la volonté de l'Alliance et donc de Washington d'affaiblir Moscou et de maintenir son hégémonie sur l'Europe et de poursuivre le grignotage de l'ancienne sphère d'influence soviétique.

Quant à la Chine principale adversaire stratégique des Etats-Unis, les pays européens constatent que Washington met en place une OTAN indo-pacifique avec leur alliance AUKUS regroupant la Grande Bretagne, l'Australie et les Etats-Unis. Non sans avoir viré la France de la zone avec "l'affaire des sous-marins".

Par ailleurs les ardeurs atlantistes de certains en Europe ont été douchées par le retrait des Etasuniens de l'Afghanistan qui a suivi une décision unilatérale des E-U sans concertation avec ses vassaux.

Les épisodes des derniers jours avec l'expulsions de diplomates russes par l'OTAN, puis la décision du Kremlin de fermer sa mission auprès de l'OTAN, et la visite du Secrétaire d'Etat étasunien à la Défense en Ukraine et en Géorgie, indiquent clairement que la défense face à la Russie est redevenue une priorité de l’OTAN.

Ainsi deux grands rivaux des Etats-Unis, la Chine et la Russie sont maintenus sous pression, par l'OTAN en Europe et par l'AUKUS dans la zone Pacifique. 

L'UE se comporte donc en supplétif des Etats- Unis face à la Russie pendant que la Grande-Bretagne Brexiteuse se joint à Canberra - avec, dans une moindre mesure, le Japon, l'inde ou le Vietnam - pour jouer le même rôle en Asie.

Les Etats-Unis gagnent aussi sur un autre tableau en faisant jouer ce rôle à l'Europe  En effet le but des campagnes et opérations antirusses est aussi de détourner les pays européens d’un partenaire économique naturel avec la Russie et profitable à tous mais pas aux Etats-Unis qui risqueraient de voir l'Europe s'autonomiser. 

La rivalité entre grandes puissances est désormais la priorité. Les États-Unis perdent le contrôle du monde et ils tentent de reprendre la main. L’animosité, les imprécations et les incantations se focalisent sur la Chine, cible principale parce que "concurrente systémique". Sa déstabilisation est ouvertement prônée. La lutte contre la Russie est sous-traitée aux pays d'Europe.

Mais ces pays sont aussi des partenaires économiques de la Chine et ont besoin de commercer avec la Russie. La préservation de la paix est donc tout à fait possible d'autant que le rapport des forces entre les grandes puissances ne promet qu'un anéantissement mutuel.

Conclusion naturelle: sortir de l'OTAN favoriserait la paix, apaiserait les relations internationales en favorisant le multilatéralisme et aussi aiderait le développement économique et la protection de l'environnement.

 

Antoine Manessis.

 

 

* Jean-Luc Mélenchon (lors de sa confrontation avec Zemmour).

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :