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                                                  Manifestation à Séoul (Corée du Sud)

 

 

Les élections législatives en Corée du Sud ont vu la victoire du centre-gauche, le Parti Démocrate (PD), avec 52% des voix (175 sièges).

La droite, parti Pouvoir au peuple (PPP), qui était majoritaire et qui détient la présidence de la République avec Yoon Suk-Yeol, obtient 46% (108 sièges).

La défaite cinglante de la droite a plusieurs causes. Une politique néolibérale qui méprise les difficultés du peuple confronté à une inflation galopante, la vie chère, la casse de la santé et une surdité aux revendications populaires qui se sont exprimées dans de puissantes et nombreuses grèves. Des atteintes répétées à la liberté d’expression depuis l’arrivée au pouvoir du président Yoon Suk-Yeol.

On se croirait en France...

De plus la droite, très alignée sur les États-Unis - 30.000 soldats étasuniens campent en Corée du Sud - , a, de ce fait, des relations difficiles avec la Chine. La Corée du Sud s'est par ailleurs rapprochée du Japon, sous la pression de Joe Biden, or le Japon a laissé de très mauvais souvenirs aux Coréens lorsqu'il occupait le pays. 

66% des 44 millions d'électeurs ont participé aux législatives.

Le fait pour le PD de ne pas obtenir la "super majorité" ( les deux tiers des votes à l’assemblée) qui l'aurait placé en position de contrer le président voire de le destituer est sans doute une déception. Mais c'est tout de même un pas important vers 2027 et l'élection présidentielle pour Lee Jae-myung, le chef de l'opposition de centre-gauche.

Constatons toutefois que la gauche de gauche est inexistante en Corée du Sud. L'histoire de la Corée, la terrible guerre provoquée par les États-Unis et la répression violente contre la gauche et les communistes en premier lieu expliquent en partie cette situation.

Mais il faut aussi constater que le phénomène ne se résume pas à ses causes historiques. Il est aussi l'expression du rejet par les Coréens du Sud de la forme qu'a prise la Corée du Nord. Celle d'une dictature héréditaire qui semble hésiter entre le capitalisme à la chinoise et un immobilisme mortifère.

Notons aussi que, une fois de plus, c'est le centre-gauche qui cristallise les aspirations populaires à plus de justice sociale et de démocratie. Et à des relations pacifiques avec le voisin du Nord. D'ailleurs ce dernier, quel que soit son aspect baroque et archaïque, a toujours mené une politique de paix quand les Etats-Unis et ses fantoches coréens attisaient le conflit pour empêcher toute perspective de réunification.

Pourtant, tant pour les Coréens du Sud que ceux du Nord, la réunification est probablement la perspective qui ouvre le plus de possibilités de paix, de démocratie et de progrès social.

 

 

Antoine Manessis

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