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                                                Alphonse Dianou, assassiné par l'armée française

                                      ( couverture du livre de Joseph Andras *)

 

 

Ouvéa. 36 ans déjà.

5 mai 1988 : l’opération "Victor" est lancée par les autorités françaises sur la grotte d’Ouvéa, où une trentaine d’indépendantistes kanaks retiennent 16 gendarmes en otages. Bilan de l’assaut : 2 morts parmi les attaquants, 19 côté insurgés, abattus bien que désarmés, soit la quasi-totalité du commando dirigé par Alphonse Dianou *. Tous les otages sont libérés.

Ouvéa fut un crime colonial.

36 ans et la droite française, Chirac, Bernard Pons... démontrait de la façon la plus abjecte qu'elle restait ce qu'elle est toujours. Soulignons aussi le double jeu cynique de François Mitterrand, alors président de la République, qui avait mis en place un plan B pour une sortie de crise sans massacre puis avait approuvé le plan A du gouvernement Chirac. Cela dans une optique électoraliste, on était en pleine préparation des présidentielles qui opposaient les deux hommes.

Ouvéa. Les combattants de l'émancipation du peuple Kanak abattus. Certains blessés sont achevés. Certains qui se rendent sont assassinés. Par les mêmes qui massacraient, en Indochine et en Algérie, les combattants de la libération nationale et les peuples qui les soutenaient. Avec toujours le même mépris colonialiste pour les peuples en lutte, leur déshumanisation que l'on retrouve aujourd'hui dans les propos des sionistes fascistes qui, tel le ministre de la défense d'Israël  Yoav Galant, parlent des Palestinien-ne-s comme des "animaux humains".

N'oublions pas non plus une autre dimension du contexte de la prise d'otage et de sa fin tragique. En janvier 1985, au cours d’une émeute, ce sont deux militants dirigeants du mouvement de libération qui sont assassinés par l’armée française, Éloi Machoro et Marcel Nonnaro.  En 1987 des militants du RCPR (la droite colonialiste), sont acquittés par la cours d’assise alors qu’il a été prouvé qu’ils avaient tué 10 militants kanaks.

La violence des opprimés est toujours une réponse à la violence des dominants, à Ouvéa comme en Palestine.

A l'heure où la Macronie "ensauvage" le débat politique, il est utile et juste de conserver vivant le souvenir de ce combat et surtout son actualité afin de faire vivre notre solidarité avec le peuple Kanak, victime du colonialisme et de l'impérialisme français.

 

Antoine Manessis

 

 

* Sur cet événement d'Ouvéa et la Kanaky il faut lire, nous en avons déjà parlé ici, l'ouvrage absolument remarquable de Joseph Andras "Kanaky. Sur les traces d'Alphonse Dianou".(Babel poche) , Dianou, cette figure des luttes anticolonialistes.

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