Tran To Nga : "Patience, détermination, espoir"

                                                      Tran To Nga

Tran To Nga est une femme de 82 ans. Elle affronte les multinationales géantes tels Monsanto ou Dow Chemical et 12 autres groupes agrochimiques  qui ont fabriqué le terrible agent orange qui fut utilisé au Vietnam par les États-Unis d'Amérique. Un  défoliant répandu sur les enfants, les femmes, les hommes de ce petit pays et des millions d'hectares de cette terre. Le produit continue ses ravages 50 ans plus tard, malformations des bébés, cancers, maladies chroniques...5 millions de personnes ont été touchées.

Résistante du Front National de Libération du Sud Vietnam, elle fut directement touchée par un épandage d'agent orange. Quatre vingt millions de litres ont été déversé sur les Vietnamiens entre 1964 et 1975.

David contre Goliath. Des dizaines d'avocats des firmes contre la simple vérité des faits qu'aucun historien, nulle part au monde, ne conteste. Les Etats-Unis bénéficiant de l'immunité de juridiction, un principe du droit international qui établit qu'aucun Etat souverain ne peut assujettir un autre Etat souverain à sa juridiction, les firmes se cachent derrière les ordres reçus des gouvernements étasuniens. Comme Eichmann. Qu'elles aient fait des milliards de profit et fabriqué un produit d'une toxicité redoutable en connaissant sa destination, son utilisation, elles ne veulent pas en entendre parler.

Tran To Nga précise :"Ce n’est pas l’argent qui m’intéresse, mais faire en sorte que le crime de l’agent orange, le crime de la guerre chimique, ne reste pas enfoui à jamais dans le passé. Et ça, on a déjà réussi !"

Le mardi 7 mai aura lieu l'appel dans ce procès pour l'histoire. Verdict en automne.

La résistante franco-vietnamienne est la figure de proue des victimes de l'agent orange. Elle en est le symbole. Elle dont la mère a été enfermée par le colonialisme français dans le sinistre et horrible bagne de Poulo Condor entre 1957 et 1959, dont la première-née est morte à cause de l'agent orange, qui s'est battue sur la légendaire piste Ho Chi Minh. Elle ne lâche rien: "Il faut lutter, c'est tout". 

Aujourd'hui, 4 mai, place de la République à Paris un rassemblement a eu lieu pour soutenir son combat organisé par le collectif Vietnam Dioxine. 

Un millier de personnes au moins étaient présentes à l'appel du Collectif et avec le soutien de la FI, du NPA, de RP, du PCF, de la CGT, de Solidaires, Tsedek et d'autres orgas. On pris la parole des militants d'Extinction Rébellion, des députés de gauche, notamment Mathilde Panot et Eric Coquerel (LFI), Sandrine Rousseau (EELV) qui sont venus apporter leur soutien à Tran To Nga. 

La conclusion a été donnée par Tran To Nga elle-même. Elle a expliqué en trois termes ce qu'il faut pour lutter et vaincre: "Patience, détermination, espoir".

Merci camarade.

Antoine Manessis