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NBH conseille vivement à ses lecteurs l'article "Les malentendus de l’hégémonie ». Gramsci dans le parti communiste français (1953-1983)" passionnant et plein de finesse de Marco Di Maggio dont vous trouverez ci-après les références et un extrait de la conclusion. Notre propre démarche concernant l'apport de Gramsci à la réflexion actuelle sur la question incontournable de l'organisation de la classe rejoint bien des remarques de Di Maggio. Cet article enrichit la réflexion collective sur l'actualité de Gramsci et les rapports de sa pensée chez les communistes en France.

Marco Di Maggio a soutenu sa thèse de doctorat d’histoire préparée conjointement à l’université de Dijon et à la Sapienza de Rome. Sa vision originale, inspirée de Gramsci, l’amène à étudier dans son livre "Les intellectuels et la stratégie communiste une crise d'hégémonie, 1958-1981" les principales oppositions à la démarche de la direction, qui seules parviennent à susciter le débat sans influer cependant sur la stratégie .

NBH.

« LES MALENTENDUS DE L’HÉGÉMONIE ». GRAMSCI DANS LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS (1953-1983) Marco Di Maggio
Presses Universitaires de France | « Actuel Marx »
2017/2 n° 62 | pages 154 à 169
 ISSN 0994-4524 ISBN 9782130787839 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2017-2-page-154.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Marco Di Maggio,  « Les malentendus de l’hégémonie ». Gramsci dans le parti communiste français (1953-1983)  », Actuel Marx 2017/2 (n° 62), p. 154-169. DOI 10.3917/amx.062.0154

 

"À partir de la critique de Tosel, nous pouvons formuler deux conclusions. Premièrement, le PCF est resté longtemps un parti a-gramscien. Le caractère économico-corporatif du rapport du communisme français aux classes populaires, l’étatisme de sa culture politique fondé sur la théorie du capitalisme monopoliste d’État, sa culture théorique profondément liée au doctrinarisme de la IIIe Internationale, la place des porte-paroles ou de spécialistes réservée aux intellectuels, ne permettent pas avant les années 1980 une réception de la « philosophie de la praxis » au sein du PCF. Deuxièmement cette « philosophie de la praxis » devient une référence théorique et idéologique pour tous ceux qui, à partir de 1956, exigent une réforme intellectuelle et morale du parti communiste et de la gauche. Aux marges d’un PCF incapable d’intégrer Gramsci dans son patrimoine théorique et culturel, on relève dans le communisme et dans la gauche française en général un courant marxiste qui se confronte constamment et profondément avec Gramsci en tant que théoricien de la politique. Althusser, Buci-Glucksmann, Tosel et quelques autres partagent l’objectif de dépasser, à partir des indications de Gramsci, le doctrinarisme qui s’était installé dans le marxisme, par la critique de la tradition théorico-politique du communisme et du marxisme, français et international. Dans son rapport avec Gramsci, et dans la diversité de ce rapport en fonction des auteurs qui en sont porteurs, ce courant valorise un élément de l’œuvre du dirigeant communiste italien que l’historicisme marxiste n’avait pas réussi à mettre en valeur, là aussi, peut-être, pour des raisons de culture politique. Il s’agit de l’importance de l’analyse des formes historiques de l’hégémonie bourgeoise et de la révolution passive d’une part et de l’étude des façons dont le communisme et le marxisme d’après 1917 avaient analysé, compris, et essayé de répondre à cette hégémonie d’autre part. Il nous semble que cet aspect de l’héritage de Gramsci recouvre une certaine importance dans l’histoire de la théorie marxiste et du communisme. En retracer la trame aujourd’hui nous apparaît comme un élément important de compréhension de l’effondrement du communisme du XXe siècle et peut-être même un éclairage pour toute tentative de refondation d’une pensée-action transformatrice".
 

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