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 Iannis Zevgos, ministre du PEEA, le "Gouvernement de la montagne", prend la parole lors de la première réunion du Conseil national, réuni dans une zone libérée de Grèce en mars 1944. On voit sur les murs les portraits des héros de 1821. Zevgos sera assassiné à Salonique par les monarcho-fascistes en 1947.

 

Le 25 mars la fête nationale grecque célèbre le début de la Révolution grecque, de sa guerre d'indépendance. C'est en effet le 25 mars 1821 que l'appel au soulèvement contre l'occupation turque qui durait depuis 400 ans. En moins de dix ans mais au prix de grandes et terribles souffrances les Grecs vont obtenir l'indépendance d'une partie de leurs terres, incluant l'Attique (Athènes), le Péloponnèse et le sud de l'Épire.

C'est bien sûr le résultat d'un long processus.

 

A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, des Grecs sensibles aux idéaux de la Révolution française, commencent à rêver d'indépendance. Parmi eux Rigas Féréos (1757-1798) a marqué l'histoire grecque.  Au point que le mouvement de résistance initié par les jeunesses communistes à la junte des colonels prit son nom.  Rigas, utilisant la langue populaire (démotikì) plutôt que celle des élites (katharéoussa), a suscité la ferveur patriotique de ses contemporains grecs. Son républicanisme a reçu une aura d'héroïsme par son martyre (il fut torturé et étranglé par les Turcs) Surtout il a inscrit la libération de la Grèce dans un contexte de réforme politique, sociale démocratiques. 

Le peuple supportait de moins en moins la domination ottomane et le pillage des richesses. Le mouvement des Kléphtés (bandits d'honneur), issu des classes populaires, fut un élément constitutif du mouvement de libération nationale.

La révolution grecque fut trahie par les puissances France, Angleterre et Russie qui, sous la pression du courant philhellène, ont, à contrecœur, aidé les Grec-ques dans leur combat mais pour le trahir ensuite en imposant un roi bavarois puis un autre danois. La Sainte-Alliance ne voulait pas d'une république en Grèce. C'est dire que dès sa naissance la Grèce n'a  jamais pu se doter du régime qu'elle souhaitait mais qu'elle due supporter des régimes qui lui étaient imposés par les puissance tutélaires. 

 

Reste que ce soulèvement et le long combat pour l'indépendance (que les Grecs, significativement, appellent la Révolution grecque), a contribué à forger dans la conscience du peuple grec un attachement viscéral à la liberté. Il s'exprima en maintes occasions, on sait, par exemple, que la Résistance grecque (EAM-ELAS) fut l'une des plus puissantes d'Europe occupée durant la Seconde Guerre mondiale. Et la référence au 25 mars 1821 fut constante dans la lutte antifasciste des Grecs.

En mai 1944 lors de la première réunion du Conseil national, - le premier Parlement populaire de l’histoire grecque issu d’élections tenues dans les zones libérées de l’occupation nazie, organisé par le Comité politique de libération nationale (PEEA) appelé "le gouvernement de la montagne" -  les portraits qui ornent la salle sont ceux des héros de 1821 et la guerre d'indépendance grecque.

Le 25 mars a inspiré et inspire toujours les combats du peuple grec.  

 

 

Antoine Manessis
 

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