Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

                               Une des modestes demeures de Rishi Sunak dans le Yorkshire

 

 

Quel démocrate ne serait pas heureux que le premier ministre du gouvernement de Grande-Bretagne, Rishi Sunak, ne soit deux fois plus riche, nous dit-on, que le roi Charles III lui-même, qui pourtant n'est pas... dépourvu.

Au moins ces deux-là pourront-ils chauffer le bureau, à moins que cela ne s'appelle un boudoir ou un salon, où leurs charges respectives les amèneront à se rencontrer très régulièrement.

On n'en dira pas trop sur Charles trop connu, depuis trop longtemps pour présenter le moindre intérêt.

Voyons plutôt qui est le Prime Minister. 

Né en 1980 en Grande-Bretagne, fils de parents d'origine indienne, il fait des études au Winchester Collège, un des établissements les plus prestigieux, puis à Oxford (philosophie, politique et économie), puis un MBA à Stanford, en Californie grâce à une bourse du programme Fulbright, l'une des bourses les plus prestigieuses au monde. Programme qui "bétonise" les relations entre le bénéficiaire et les autorités gouvernementales étasuniennes.

Il rencontre là-bas sa future épouse, Akshata Murty, fille d'un multimilliardaire indien. Sunak et Murty sont les 222è personnes les plus riches de Grande-Bretagne , avec une fortune combinée de 730 millions de livres sterling en 2022 (soit 850 millions d'euros). 

Puis il bosse, faut bien gagner sa croûte, chez Goldman et Sachs. Cette institution, financière et néanmoins flibustière, forme décidemment de nombreux dirigeants gouvernementaux. Sans doute pour donner raison à Marx qui voyait en ceux-ci "les fondés de pouvoir" de ceux-là.

Puis il exerce ses talents dans des sociétés de fonds spéculatifs, les fameux "hedge fund". Que la BCE a qualifié de "risque systémique pour le secteur financier", c'est dire...

Enfin c'est la carrière politique . Elu député du parti conservateur en 2015, il a soutenu le Brexit ce qui devrait faire réfléchir les sectateurs de la Sortie de l'UE. En 2018 il est sous-secrétaire d'Etat dans le gouvernement tory de Theresa May. Après l'arrivée au 10 Downing street de Boris Johnson, Sunak a été nommé secrétaire en chef du Trésor. Et en 2020 il est nommé au poste prestigieux de chancelier de l'Échiquier.

Après la démission de BoJo, il se présente pour lui succéder mais il est battu par Liz Truss que nous avions baptisée, avec un sens de l'anticipation qu'on voudra bien nous reconnaître, la Dame de fer blanc. Celle-ci réussit à se mettre à dos et le peuple britannique et le capital. Ce qui lui a valu d'être éjectée au bout de 44 jours. Et l'heure a enfin sonné pour Sunak. Avec lui pas de surprises et de foldingueries à la Truss. C'est le capital financier sans filtre qui est au 10. Avec sa compétence, son sérieux, sa froideur et sa cruauté.

Etonnamment (?) Zemmour n'a pas dénoncé le "grand remplacement" avec un Hindou et pas blanc à la tête de la Grande-Bretagne. Mais on a déjà remarqué que pour les fachos les étrangers riches sont lavés des tares des étrangers pauvres.

On comprendra que les problèmes de chauffage et d'inflation ne soit pas la préoccupation centrale du nouveau premier ministre et que lorsqu'il annoncera des décisions courageuses, douloureuses mais nécessaires, il ne parlera pas pour lui. En tous les cas avec ce premier ministre, le peuple britannique doit s'attendre à de durs combats.

 

Antoine Manessis.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :