Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Philippe Martinez annonce qu'il va quitter la direction de la CGT en 2023 et propose même sa successeure.

Marie Buisson, secrétaire générale de Fédération de l’éducation, de la recherche et de la culture (FERC). une enseignante en lycée professionnel. Une militante CGT depuis 20 ans sans passé au Parti communiste. Partisane du rapprochement opéré par la CGT avec des associations et ONG écologistes. Elle représente la CGT au collectif "Plus jamais ça" avec Solidaires, Attac, la FSU ,la Confédération paysanne et d'autres. Une militante favorable à l’unité la plus large possible du syndicalisme de lutte. Et une syndicaliste soutenant la cellule de veille interne à la CGT contre les violences faites aux femmes.

Martinez argumente ainsi sa proposition :

"Je pense qu’il nous faut franchir un nouveau cap, donner un signe fort à toutes les syndiquées, toutes les militantes en élisant pour la première fois une femme à la tête de notre organisation, non uniquement comme un symbole ou un alibi, mais véritablement comme une volonté politique de mettre en accord nos paroles et nos actes. Nous avons besoin d’une CGT toujours plus ouverte vers d’autres, à l’écoute d’un monde qui change, qui bouge et notamment le monde du travail. Je pense par exemple à notre structuration professionnelle avec l’émergence de nouveaux métiers qui percutent les contours de nos champs fédéraux. De plus en plus de syndiqué.e.s ne se retrouvent pas dans nos modes d’organisation et restent souvent à la porte de la CGT".

Laurent Brun, responsable de la CGT Cheminot, contre :

"Pour redonner l’espoir à gauche, pour écarter les fascistes et leurs idées du pouvoir, pour reprendre le stylo qui fait la loi des mains des capitalistes, il ne suffira pas de s’attrouper ou de s’unir dans une liste ou derrière un.e candidat.e.
Il faut reconstruire une véritable idéologie de la transformation sociale."

Laurent Brun est membre du PCF et il s'est prononcé en faveur de Roussel lors de la présidentielle.

D'autres composantes de "gauche" insistent sur la priorité aux "luttes sociales" et n'approuvent pas l'importance donnée aux "luttes sociétales" et donc à la démarche sous-tendue par le collectif "Plus jamais ça" pour qui, et à juste titre selon nous, il n'existe que des luttes sociales .

Débats aussi sur les rapports avec la CES et la FSM.

Le congrès à venir survient donc dans un contexte où l’organisation est secouée par ces débats sur la ligne à tenir et sur la démocratie en son sein. Non sans contradictions au sein des différentes mouvances.

Marie Buisson a déclaré "ce qui détruit les emplois et met à mal la vie des travailleurs, c'est le capitalisme, pas l'écologie. Il n'y a pas d'un côté des citoyens avec des préoccupations écologiques et de l'autres des travailleurs qui ne s'y intéresseraient pas. Les deux se rejoignent"

Ce point de vue de Marie Buisson, syndicaliste féministe et écologiste, ne fait pas l'unanimité dans certains secteurs de la Confédération mais pourrait permettre de trouver un compromis. 

Enfin la question de l'unification syndicale (CGT, Solidaires et FSU) se pose également même si ce n'est pas à court terme.

Reste qu'il nous semble qu'au delà des débats entre tendances, on n'entend pas une voix qui porterait une perspective qui lie les luttes revendicatives et leur issue politique. A l'heure où la gauche politique, grâce au résultat obtenu par le candidat de l'Union populaire et la campagne unitaire des législatives, se fait porteuse de nombre des revendications du mouvement syndical de lutte et de transformation sociale, il nous semble que la CGT et les syndicats devraient mettre davantage en lumière ce débouché politique qui ne pourra s'affirmer sans la mobilisation des salariés dont ils défendent les intérêts.

 

Antoine Manessis.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :