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Les élections espagnoles n'apporte pas de réponse au blocage constaté en avril.
Le PSOE arrive en tête avec 28% des voix mais n'obtient pas la majorité absolue. La droite avec 20% fait un peu mieux qu'en avril (17%), Unidos Podemos obtient 13% (14,3 en avril), Ciutadanos (centre-droit) subit une rude défaite passant de 16% en avril à 6,8% hier. C'est bien sûr la forte progression du parti néo-franquiste Vox qui retiendra l'attention puisque il passe de 10% à 15% faisant du parti d'extrême-droite la troisième force du pays. En Catalogne les partis indépendantistes catalans obtiennent, à trois, 23 sièges (contre 22 en avril) sur les 48 qui étaient en jeu en Catalogne. Cela signifie que les séparatistes catalans ne dépassent pas les 50% en Catalogne ! Cela relativise leur poids sachant de plus qu'une fraction, la plus importante, est positionnée à droite et que la gauche séparatiste (CUP) ne fait que 6,33% des voix en Catalogne.Quand aux communistes, les uns - le PCE - sont intégrés à Unidos Podemos, les autres, autonomes - le PCPE - déclarent eux-mêmes que leur résultat est "remarquablement insuffisants"...
Une fois de plus nous constatons que la situation sociale extrêmement dégradée provoquée par le néolibéralisme, la crise politique qui en est la conséquence, le rôle objectif du séparatisme, la sous-estimation du fait national espagnol (sans nier l'histoire spécifique de l'Espagne et l'expression d'une volonté d'autonomie de certaines régions), tout cela provoque l'émergence d'un parti néo-franquiste aux côtés d'une droite fortement imprégnée de franquisme. L'éclatement du courant social-démocrate. L'impuissance et la marginalisation des communistes.
On peut se raconter des contes pour dorer la pilule, se féliciter de passer de 0,1% à 0,2%, adopter la tactique de l'autruche devant le réel, affirmer des choses justes mais tellement déconnectées de la réalité qu'elles deviennent fausses, rien n'y fera. Il nous faudra bien finir par discuter librement et démocratiquement de notre impasse stratégique et des moyens de la dépasser.
Antoine Manessis