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Disons-le clairement, on reste très surpris par l'opération Bernard Cazeneuve. Le PS tente de survivre après la raclée que les citoyens lui ont infligé. Un président sortant, François Hollande, incapable de se représenter devant le peuple, étant le symbole de ce fiasco. Un des ses anciens ministres, un dénommé Macron, le crucifie. Ses cadres rallient en courant le "nouveau monde" macronien dans une course effrénée aux places et à leurs avantages, le carriérisme et l’électoralisme, ayant remplacé au PS, et depuis fort longtemps, toute forme de pensée politique. Le PS payait sa politique de droite qui était tellement évidente que même à l'intérieur du parti ses "frondeurs" tentaient de sauver leur peau par une agitation pathétique.

Depuis ce naufrage politique et moral, le parti de Blum et Mitterrand, peu ragoûtant héritage reconnaissons-le, se demande comment éviter que le dernier clou soit planté dans son cercueil. Il est vrai qu'il peut garder un léger d'espoir puisque ce courant politique a survécu à toutes ses trahisons et ses crimes. Mais en même temps la crise politique qui provoque la liquéfaction du PS est, pour utiliser un concept gramscien, une "crise organique" accompagnée, entre autres choses, par le discrédit des partis traditionnels.

Aussi ces gestes de survie semblent assez dérisoires. Mais présenter l'ancien ministre de l'Intérieur en activité lors de la mort de Rémi Fraisse, où son attitude fut particulièrement odieuse comme le "sauveur de la gauche" est consternant. C'est Cazeneuve qui mis en doute "l'humanité des hordes barbares" à l'occasion du jet d'un cocktail Molotov contre une voiture de police, qui était en fonction quand Adama Traoré mourut asphyxié dans une gendarmerie, qui déclara que le contrôle au faciès est devenu "marginal", c'est l'homme de la prolongation de l'état d'urgence liberticide....Même pour le PS, c'est fort de café. S'il est vrai que, durant la guerre d'Algérie, les socialistes, et un dénommé François Mitterrand pour qui  " La seule négociation, c'est la guerre", on couvert la torture en Algérie, nous sommes au XXIe siècle et l'on pourrait supposer que quelques leçons ont été retenues : il n'en n'est rien.

Cazeneuve qui est le représentant de l'aile la plus droitière du Parti socialiste, on peut être étonné des conclusions que le PS a tiré de son passage au pouvoir. Au lieu de sembler, au moins en paroles, de tenir compte du rejet de la politique de droite de Hollande, Valls et les autres, la sauveur proclamé du PS en est l'un des plus sinistres symboles. Décidément comme le disait Lénine la social-démocratie c'est " une trahison pleine et entière de toutes les convictions socialistes".

Dans ce contexte comment analyser que le PCF cherche désespérément l'alliance avec le PS et ses avatars ? Il est vrai que son seul objectif étant de faire vivre son appareil et ses élus, les alliances sans autre principe qu'un électoralisme étroit sont la règle. En oubliant un détail : les citoyens. Citoyens qui vomissent ces petites manœuvres de sous-préfecture, qui se réfugient dans l'abstention ou qui expriment leur désespoir et leur colère en votant pour l'extrême-droite. En oubliant que cette fuite en avant dans la compromission ne sauvera rien. La gauche institutionnelle, la fausse gauche, s'étonne que le mouvement des Gilets jaunes ne lui ait pas profité dans les urnes. Mais comment cela pourrait-il se faire si cette gauche n'est capable que de resservir des plats avariés ? Si cette gauche se met idéologiquement à la remorque de la petite-bourgeoisie moralisatrice et européiste ? Si la gauche méprise et craint les classes populaires ? Si le vote censitaire de fait qui triomphe partout ne les arrangeait finalement pas, permettant un entre-soi de bonne compagnie ? Sans voir les dangers catastrophiques dont ces attitudes portent en elles.

Antoine Manessis

 

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