Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

                                                Les artistes primés portent le Keffieh

 

 

Décidemment certains Allemands ont un problème avec les génocides. Soit ils en commettent contre les  Héréros et des Namas en Afrique puis contre les juifs d'Europe, la Shoa, soit ils nient ce que la Cour de Justice Internationale de l'ONU a qualifié de "risque plausible de génocide" à Gaza, commis par l'Etat sioniste colonial d'Israël.

C'est ainsi le festival de cinéma de Berlin, la Berlinale, s’est retrouvé au centre d’une polémique après que plusieurs artistes ont exprimé leur solidarité avec la lutte du peuple palestinien.

Le maire de droite (CDU) de Berlin a déclaré: "L’antisémitisme n’a pas de place à Berlin, et cela vaut aussi pour les artistes. Ce qui s’est déroulé hier à la Berlinale a constitué une relativisation insupportable". Pour la droite il est vrai que "relativiser" a consisté à rappeler les 30.000 morts palestiniens, essentiellement des enfants et des civils. Que la droite allemande, qui fut complice du NSDAP au point de gouverner avec lui en 1933 après lui avoir fait la courte échelle, donne des leçons aux artistes qui utilise la liberté d'expression revendiquée en RFA pour exprimer leur solidarité avec un peuple écrasé et massacré par Tsahal est cynique et consternant.

Qu'ont donc fait ces artistes que l'on veut criminaliser en les traitant "d'antisémites"? Le cinéaste étasunien Ben Russell,  est monté sur scène en portant un keffieh palestinien - horreur ! -. L’auteur de documentaires palestinien Basel Adra, qui s’est vu décerner un prix pour No Other Land, un film sur les expulsions de Palestiniens en Cisjordanie, a aussi accusé Israël de "massacrer" la population palestinienne et a critiqué les ventes d’armes allemandes à l’Etat hébreu. Leurs prises de position ont été ovationnés par les artistes présent lors de la cérémonie du palmarès. On se demande vraiment comment le simple énoncé de faits incontestables peuvent passer pour de l'antisémitisme. Rappelons que deux cinéastes, le Ghanéen Ayo Tsalithaba et l'Indien Suneil Sanzgiri, ont refusé de présenter leurs films respectifs à la Berlinale pour protester contre le soutien allemand à Israël.

Le Monde écrit: "Certains reprochent à ces metteurs en scène de ne pas avoir mentionné que l’offensive israélienne avait été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël, causant la mort d’au moins 1 160 personnes, en majorité des civils". En revanche personne ne pense à leur reprocher de ne pas avoir mentionner la Nakba, Der Yassine et un demi-siècle de colonisation, d'occupation et de négation des droits du peuple palestinien. Etonnant non ?

Si l'on peut comprendre que  le gouvernement allemand, qui, du fait du génocide nazi, ait fait de la lutte contre l’antisémitisme l’une de ses priorités, on comprend moins le soutien inconditionnel à l'Etat d'Israël. C'est cette confusion, cet amalgame entre l'horreur et la négation de l'intelligence qu'est l'antisémitisme et la position politique tout à fait honorable, et selon nous parfaitement juste, qu'est l'anti-sionisme, qui entretiennent et alimentent l'antisémitisme.

Que le SPD et les Verts rejoignent les lamentations de la droite allemande contre les artistes de gauche internationaliste n'a rien de franchement étonnant. On sait qu'en Allemagne le SPD et les Verts ce sont des Valls, des Cazeneuve, des Delga, des Jadot allemands qui contrôlent ces organisations. Donc un gauche bourgeoise, atlantiste et sioniste et hystériquement anti-gauche radicale.

Il est parfaitement choquant et inacceptable que des propos, factuellement indiscutables, soient taxés d'antisémites. Qui plus est, le gouvernement allemand a utilisé sa puissance financière pour empêcher toute critique d’Israël et les menaces contre la Berlinale, sur son financement, sont une forme de chantage et de terrorisme intellectuel qui ne semble pas gêner les complices allemands de Netanyahou et son gouvernement fascistoïde auquel l'Allemagne livre quantité d'armes.

Ce soir saluons les courageux artistes de tous les pays qui ont fait souffler le vent de la solidarité internationale sur la Berlinale.

 

 

Antoine Manessis                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

                                          

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :