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Deux ans. Il y a deux ans Poutine et sa clique attaquait l'Ukraine.

Rien ne justifiait cette agression. Nous-même, disons-le, ne pensions pas cela possible. Nous dénoncions, durant les semaines précédent l'invasion, une campagne de désinformation étasunienne et otanienne. Et puis, il fallut bien l'admettre, la Russie attaquait.

Certes dans ce cas, comme toujours, l'histoire ne commence pas le 24 février 2022. C'est toute une histoire, toute une série d'évènements, qui ont amené à cette guerre: l'effondrement de l'URSS, le capitalisme triomphant en Russie et en Ukraine, les rivalités entre les capitalistes russes et occidentaux (Etats-Unis, OTAN), Maïdan et la tentative de mettre l'Ukraine dans la besace occidentale en renversant le corrompu président pro-Poutine, la guerre civile dans le Donbass et l'Est du pays entre russophones et ukrainophones, orthodoxes et catholiques uniates, entre pro-russes et pro-UE, l'intervention de milices fascistes dans une Ukraine où le chef nazi ukrainien Bandera était fait héros national, les accords de Minsk et leur non-respect, l'enjeu de la Crimée, cédée à l'Ukraine par la Russie quand les deux pays étaient membres de l'Union Soviétique en 1954...

Reste, incontournable, explicable mais définitivement condamnable, l'agression de l'armée russe contre l'Ukraine.

A partir de là le conflit prit une dimension internationale encore plus évidente, les impérialistes de l'OTAN armant et aidant l'Ukraine et son gouvernement corrompu et autoritaire dirigé par Zelenski une marionnette des États-Unis. Armer l'une des parties en conflit est le plus sûr moyen de perpétuer la guerre. Cesser de livrer des armes aux belligérants un premier pas vers la paix. Le non-alignement de l'Ukraine serait un autre facteur de stabilité régionale. Et, bien entendu, des négociations entre les deux pays en guerre sous l'égide de l'ONU par exemple.

Des divergences profondes traversent la gauche. Les PC Grec et Portugais, Chilien et Indien ont condamné l'agression de Poutine, considérant le conflit comme inter-impérialiste. D'autres soutiennent la Russie considérant que la guerre est le résultat de la seule politique étasunienne. D'autres encore font preuve d'une neutralité bienveillante à l'égard de Poutine compte tenu du passif des États-Unis.

L'Otan: y rester ou sortir, l'armement de l'Ukraine: poursuivre ou cesser, sanctions: continuer ou stopper, le régime ukrainien: démocratie en guerre ou dictature réactionnaire. Les appréciations différentes sont importantes et en débattre nous parait nécessaire. Nous avons sur NBH exprimé nos options à plusieurs reprises.

En tous les cas nous refusons la diabolisation qui s'abat sur les anti-guerre: on n'est pas obligatoirement pro-Poutine ou pro-Biden, ce choix n'en est pas un et nous le récusons fermement. Comme les marxistes irlandais qui, lors de la 1er Guerre mondiale, proclamaient avec James Connolly "We serve neither Kaiser nor King" (nous ne servons ni le kaiser d'Allemagne ni le roi d'Angleterre).

Nous refusons les plans agressifs des impérialistes étasuniens, de l'OTAN (France incluse) et de la Russie.

Nous refusons d'être solidaire et de notre impérialisme qui est notre ennemi principal, comme disait Karl Liebcknecht, et de l'agression russe.

L’aiguisement des contradictions inter-impérialistes marquent le monde contemporain. Selon nous le rapport des forces actuel ne nous permet pas d'envisager de transformer ces guerres en mouvement d'émancipation. Mais en revanche nous pouvons faire naître un puissant mouvement pour la paix. Le lien entre la question sociale et la lutte pour la paix est évidente.

Mais méfions-nous de la captation sur des bases chauvines et nationalistes du ras-le-bol populaire pour les milliards qui vont vers la guerre plutôt que vers la santé, l'école, le logement...

Aussi devons nous avec clarté et sans peur affirmer nos positions. Sans doute plus facile à dire qu'à faire. Nous avons vu la foudre s'abattre sur la France Insoumise lorsqu'elle a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien contre le colonialisme et l'occupation de la Palestine. Mais combattre l'austérité géante que nous préparent les gouvernements et l'UE sans dénoncer le coût de la guerre n'est pas entendable. Nous avons là un terrain qui nous permet de nous démarquer des bourgeoisies et de leur flanc-garde néo-fasciste.

Le refus de mourir dans un conflit absurde de la part de plus en plus de jeunes Ukrainiens et de jeunes Russes est à cet égard encourageant.

Que ces deux années d'une guerre impérialiste qui est de mieux en mieux comprise pour ce qu'elle est soit l'occasion de faire naître un rassembleur et puissant mouvement pacifique.

 

Antoine Manessis

 

 

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