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La démission de Liz Truss ne peut que réjouir les Britanniques.

Le clone de Thatcher aura donc tenu à peine plus d'un mois au 10 Downing street.

Mais son départ ne règle rien. D'autant que sa politique avait provoqué non seulement la colère des classes populaires mais aussi "des marchés". A la droite extrême du Parti conservateur, atlantiste acharnée, incendiaire dans le dossier ukrainien, menaçante avec les syndicats, elle était arrivée au pouvoir sur une promesse simple : dans une conjoncture de forte inflation et de flambée des prix de l’énergie, elle voulait relancer la croissance grâce à des baisses massives d’impôts. 

Du côté du travail les choses étaient claires "Enough is enough" et la nouvelle Dame de fer était cramée en annonçant, dans son "mini-budget" néo-libéral, la baisse des impôts pour les plus riches et les entreprises. Et cela quand 1 Britannique sur 5 se trouve sous le seuil de pauvreté.

Du côté du capital, c'est plus complexe. Les investisseurs applaudissent le départ de Truss et la perspective d’un-e Premier-e ministre plus favorable au marché est espérée. Car Truss prévoyait des dépenses non-financées qui pouvaient aggraver les déficits publics, en particulier d'énormes mesures de soutien aux ménages britanniques touchés par la flambée des prix de l'énergie, ce dont a horreur le capital.

Résultat la livre a fait un plongeon historique et les taux d'emprunts de la dette se sont envolés. 

Bref l'étau s'est mis en route et Liz Truss se retrouvait broyée par le travail et par le capital. Le FMI et Joe Biden ont qualifié sa politique "d'erreur". A partir de là elle était condamnée. 

Dans une semaine un(e) successeur(e) sera désigné(e) mais ce sont surtout les perspectives des élections générales qui se profilent alors que les sondages donnent le Labour en tête après cet épisode tragi-comique d'une néolibérale fanatique se mettant à dos ses adversaires de classe mais aussi ceux dont elle était censée défendre les intérêts.

Un Parti conservateur divisé et en crise.

Un Labour dirigé par les blairistes et dont on ne peut attendre grand chose.

Ceux qui faisait la fine bouche devant Jeremy Corbyn, comme ils la font devant Jean-Luc Mélenchon, devraient comprendre (?) ce qui permet le mouvement, ce qui porte une dynamique par rapport à ce qui est voué au fiasco. Mais ceci est une autre histoire...

 

Antoine Manessis.

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