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“Les femmes soutiennent la moitié du ciel” disait Mao...mais où sont-elles ?A peine 8% des instances dirigeantes du PCC

 

 

De petits faits démontrent l'incompétence de nos médias. Ainsi ils nous annonçaient que Xi Jinping était sur un siège éjectable et qu'il n'était pas sûr d'être réélu secrétaire général du PCC. Aujourd'hui ils nous annoncent, avec la même assurance, le triomphe de Xi lors de ce même 20e congrès.

Et puis il y a des petites informations qui passent inaperçues: ainsi les dirigeants du parti communiste chinois partent à la retraite à 68 ans. De pseudos "marxistes-léninistes" (et nouvellement pro-chinois) pourraient en prendre de la graine.

Sinon le 20e congrès du Parti communiste chinois (PCC) s’est achevé samedi 22 octobre. Il a désigné un comité central de 205 personnes. Celui-ci va, à son tour, désigner en son sein les vingt-cinq membres du bureau politique et au sein de celui-ci les sept membres du comité permanent du bureau politique qui est le saint des saints du PCC.

Il a vu la ligne de Xi Jinping s'imposer. Le congrès a d’ailleurs adopté à l’unanimité une modification des statuts du Parti, faisant devoir à tous les membres de "défendre la position centrale de Xi Jinping sur le comité central et dans le Parti comme un tout". Outre l'aspect assez cocasse de cet amendement qui consiste à dire (et écrire) tout haut ce qui était implicite dans le fonctionnement des partis communistes, baptisé, par ironie sans doute, centralisme démocratique, c'est l'expression "la position centrale" qui retient l'attention.

Car là est à notre sens la clef du succès de la ligne de Xi.

Bien sûr sur le plan tactique il est de bon ton d'apparaitre comme "central" entre les extrêmes. Dans les PC entre l'opportunisme de droite et de gauche. Mais cela va bien au-delà des communistes. De Gaulle expliquait que "la France c'est à la fois la droite et la gauche". Macron n'a rien fait d'autre avec son "en même temps de droite et de gauche". Sur ce plan Xi n'invente rien.

Ce qui est plus intéressant dans le sous-entendu de cette expression c'est qu'elle exprime plus profondément la réalité chinoise. La PC est contraint pour être crédible de tenir un discours communiste, de parler "communiste". Mais en même temps il a pris l'initiative depuis une quarantaine d'années de restaurer le capitalisme en Chine tout en intégrant son appareil à la logique dominante et en préservant ses intérêts de caste. Cela entraîne évidemment, dans la concrétisation de cette ligne, des variations dues à l'autonomie de l'instance politique.

Xi Jinping arrive à un moment donné, il a une histoire et surtout il n'est pas seul. C'est une force sociale qui est derrière lui et qui propose un compromis confirmant sa propre importance au sein du "front de classes" qu'il représente. Front qui tient sa cohérence idéologique d'un nationalisme désormais sans complexe, enrobé de phrases maoïstes. On n'a d'ailleurs jamais vu un impérialisme donner ses vrais raisons aux "classes subalternes"...Et il est vrai que le nationalisme (avec la République ou la Reine Victoria en figures de proue), joue presque toujours ce rôle pour masquer la réalité des rapports sociaux.

Xi Jinping c'est la synthèse chinoise de Mao-Tsé-toung er de François Guizot, "osez lutter", pour les discours de congrès mais aussi dans la rivalité avec les autres puissances impérialistes, et "enrichissez-vous", parce que c'est la base économique du capitalisme chinois.

Telle est à notre sens la leçon principale du 20e congrès du PCC. 

 

 

Antoine Manessis.

 

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