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                                        Street art   Fresque XIX e arrondissement de Paris

 

Les manifestations contre le pass sanitaire sont importantes d'autant que nous sommes début août. Il y a bien longtemps que l'on ne voyait plus des manifs en pleine période estivale ! Cela veut dire quelque chose quant au ressentiment et à la colère, encore contenus, de nos concitoyen-nes à l'égard du "système" même si les contours dudit système restent flous. Donc première remarque: ce mouvement a une vraie base de masse. Les sondages confirment ce constat puisque près d'un Français-es sur deux soutient le mouvement.

Par ailleurs les néo-fascistes, Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignant*, Asselineau.. et les "fatigués du cortex", Martine Wonner, Francis Lalanne.. ont été actifs et présents dans les manifs. Face à la prudence de Sioux du RN, qui cherche à s'institutionnaliser et se respectabiliser, cette mouvance tente de se trouver un espace sur le droite du RN comme les mussoliniens assumés de Fratelli d'Italia en Italie par rapport à Salvini et la Ligue.

L'investissement comme toujours tardif de la gauche, à l'exception de la FI assez réactive sur ce coup, a permis de donner un caractère différent au mouvement marqué à son début par le complotisme bas du front et les antivax obscurantistes. Mais le mouvement reste hétérogène ce qui n'est d'ailleurs que l'expression de la réalité et de la confusion idéologique dominante.

Rappelons que le NON au référendum de 2005 n'avait gagné que parce que l'électorat du FN avait voté NON avec l'électorat de gauche, même si cela n'est pas agréable aux oreilles de certains sectaires, incapables d'en tirer les leçons politiques. Et même si la gauche était parvenue à imposer ses thématiques sociales/patriotiques durant la campagne référendaire le vote fut un vote certes politique mais aussi et massivement un vote  de classe. Ont voté NON: 70% des employés, 70% des agriculteurs, 80% des ouvriers et 71% des chômeurs. Les appartenances sociologiques ont déterminé le vote.

Ce fait central, actualisé pour la présidentielle de 2022, signifie que le candidat de la gauche, c'est-à-dire (soyons un peu sérieux) Mélenchon*, ne peut gagner que s'il identifie sa candidature à un front populaire, au sens sociologique du terme, qui d'ailleurs ne s'oppose pas au sens politique mais l'élargit. C'est, semble-t-il, ce qu'il a l'intention de faire avec sa stratégie d'Union Populaire.

L'attitude face à ce mouvement, comme face aux Gilets jaunes, n'est pas de chercher une pureté idéologique introuvable mais de participer aux mouvements populaires pour lui donner des perspectives émancipatrices non récupérables par le bloc bourgeois et son aile néofasciste. C'est l'investissement aux côtés du peuple, dans les luttes, qui peut coaguler le mouvement autour d'un projet émancipateur.

Le lien entre la question sociale et sa déclinaison (Retraites, Santé, Education, services publics comme l'Energie et les transports) est à cet égard déterminant : il est le terrain qui permettra d'unir le peuple sur une base politique progressiste et cela à partir du niveau de conscience réel des gens et de ce qui les mobilise.

 

Antoine Manessis

 

* Quel naufrage idéologique quand on sait que d'éminents membres d'un groupuscule  de diplodocus pseudo-léninistes ont voté lors d'une présidentielle pour cet individu...

* Rappelons que ni EELV très classes moyennes et très modérément réformiste, ni évidemment la social-démocratie qui fait désormais parti du bloc bourgeois, ni le PCF inutile et obsolète qui marche vers sa énième baffe, ni les groupuscules dont personne ne sait même qu'ils existent, ni le duo du trotskisme finissant (LO/NPA), ne sont en mesure de peser sur les rapports de forces. 

 

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