Terreur sur Moscou

Le bilan de l'attentat contre un concert à Krasnogorsk en Russie s'alourdit d'heure en heure. Moscou annonce 133 morts.11 personnes ont été arrêtées dont 4 directement impliquées dans la tuerie selon les autorités russes. Les services de sécurité russes affirment que les suspects de l'attaque meurtrière avaient des "contacts" en Ukraine et comptaient y fuir. Des suspects ont été arrêtés dans une région russe frontalière de l'Ukraine, ajoute le FSB. 

Paris, Washington, Londres, Berlin...partout, même dans le camp occidental, les condamnations sont unanimes. Le président de la République française a "exprimé sa solidarité avec les victimes, leurs proches et tout le peuple russe". Les pays du Sud, Asie, Afrique, Amérique Latine et leurs gouvernements expriment aussi leur solidarité avec le peuple russe.

Les Etats-Unis avaient mis en garde la Russie contre une attaque terroriste susceptible de viser de "grands rassemblements" à Moscou, a fait savoir la Maison Blanche dans la nuit. "Au début de ce mois de mars, le gouvernement américain disposait d'informations sur un projet d'attentat terroriste à Moscou, visant potentiellement de grands rassemblements, y compris des concerts, et Washington a partagé ces informations avec les autorités russes", a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité national américain.

Poutine semble avoir mal évalué, cela devient une habitude chez lui, la portée de l'avertissement. Il avait affirmé : "Les déclarations provocantes récentes d’un certain nombre de responsables occidentaux sur de possibles attaques terroristes en Russie ne sont que purs chantages et volonté de déstabiliser et effrayer notre société".

Sur le plan de la couverture médiatique des considérations assez écœurantes parcourent les médias d'Etat comme ceux des milliardaires. À mots suggérés ou assumés des "journalistes" accusent même le Kremlin d'avoir organisé le massacre sous fausse bannière, prétendant d'ailleurs que cela s'est déjà produit et que Poutine "fait organiser des attentats à Moscou en 1990 tuant des centaines de Russes". Où sont les preuves ? Comment peut-on prétendre de telles choses sans aucun élément sérieux ? Le complotisme dont on accuse à juste titre les fêlés qui nient les attentats du 11 septembre aux États-Unis ou qui accusent le Mossad ou la CIA de les avoir organisé, fonctionne donc à sens unique. Que France Inter patauge dans cette boue et cette désinformation en dit long sur ce que sont devenus ces médias. Après ils s'étonnent et se demandent ce qu'ils ont fait au bon Dieu pour que leur crédibilité soit égale à zéro dans l'opinion...

Remarquons que le régime de Zelenski porte les mêmes attaques contre le pouvoir russe. Qui lui-même regarde vers Kiev. Et qui sait si Washington...Bref les Illuminati sont peut-être dans le coup.

Même la compassion pour ces femmes, ces hommes, ces jeunes hachés par la mitraille d'une bande de fanatiques tarés ne parvient pas à calmer la russophobie médiatique. Pourtant après l'attentat du Bataclan (et les autres) nous devrions au moins partager un peu de la peine des Russes en ces instants si sombres et cruels.

Mis à part les divagations complotistes, l'Organisation Etat Islamique a revendiqué l'attentat de Moscou. C'est l'Etat islamique au Khorasan (EI-K), la branche afghane du groupe terroriste, qui pourrait être en cause. 

Poutine s'est exprimé aujourd'hui samedi 23 mars. Le président russe a assuré samedi, dans une allocution télévisée, que "les quatre auteurs directs de l’attentat, tous ceux qui ont tiré et tué des personnes », avaient été arrêtés alors qu’ils "tentaient de fuir et se dirigeaient vers l’Ukraine. Selon des premières données  un passage avait été préparé du côté ukrainien pour  franchir la frontière ", a-t-il poursuivi. Contrairement à la désinformation d'une partie de la presse française Poutine n'a pas "mis en cause le gouvernement ukrainien" (voir le titre du Parisien). Une presse qui ne poursuit que des objectifs bellicistes irresponsables.

Cet attentat prouve que les régimes autoritaires comme démocratiques peuvent être frappés par le terrorisme. Que pacifier les relations internationales et lutter contre les inégalités entre les pays, dénoncer les pillages impérialiste et les interventions des impérialismes à travers le monde,  favoriser la justice et la paix dans le règlement des conflits, rejeter résolument les fauteurs de guerres et donc le capitalisme qui est la matrice de la guerre, sont les vrais moyens d'en finir avec les actes de terreur venant d'Etats ou de groupes politiques criminels.

Antoine Manessis