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Des milliers d'agriculteurs indiens convergent cette semaine vers New Delhi comme en 2021.

Ils avaient contraint le premier ministre néolibéral, autoritaire et nationaliste Narendra  Modi à reculer : ils avaient obtenu l'abrogation de trois lois de libéralisation des marchés agricoles. Un victoire qui fut chèrement payée par les paysans indiens : 700 des leurs ont été tués par la police de Modi.

A quelques semaines des élections en Inde ce mouvement de masse fait trembler la réaction groupée autour de Modi et du BJP (Bharatiya Janata Party). En effet le secteur agricole emploie plus de 45% de la main-d'œuvre du pays et représente 15% de son produit intérieur brut (PIB). Le poids politique de la paysannerie est important et pourrait jouer dans le résultat des élections prochaines.

Le grand parti d'opposition, le parti du Congrès indien a déclaré qu'il répondrait à la demande des agriculteurs d'une loi garantissant un prix de soutien minimum s'il était élu au pouvoir lors des prochaines élections nationales.

La principale revendication des syndicats est d'élargir ces prix minimum de soutien à toutes les cultures pour les protéger des fluctuations du marché. Les syndicats demandent aussi une pension de 5 000 roupies (55,8 euros) pour les agriculteurs, un allègement de leur dette et le retrait des poursuites judiciaires engagées lors des précédentes manifestations. Ils demandent aussi la sortie des accords de libre-échange.

Pour le moment le gouvernement tergiverse entre négociations et répression. Mais la détermination des paysans qui avaient été massivement soutenus par l'opinion lors de leur dernier mouvement est totale. Leurs centaines de tracteurs ont été stoppées par les blocs de béton et les fils de fer barbelés de la police qui lance des gaz lacrymogènes dès que les paysans s'avancent. Les villages alentour prennent soin de la nourriture des manifestants. Des médecins proposent leurs services.

Les jours et les semaines qui viennent seront décisifs sachant qu'en avril les élections seront sans doute un moment clef du bras de fer.

 

 

Antoine Manessis

 

 

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