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Le capitalisme se trouve dans une situation difficile.

Certes il a fait preuve, au cours de son histoire, d'une grande souplesse, d'une grande capacité d'adaptation. D'une capacité incontestable à saisir les rapports de forces et à faire des concessions quand cela lui semblait nécessaire.

De la même façon il a montré aussi un visage barbare et inflexible, "au temps béni des colonies" et de l'esclavage, des guerres d'extermination des Indiens, des Congolais, des Hereros et du grand carnage impérialiste de 1914, des fascismes et de la Shoa.

Les intérêts du capital étant l'axe stratégique de ses politiques.

 

Or nous nous trouvons dans une période historique où ces intérêts sont en contradiction de plus en plus visible et violente avec la survie même de l'humanité.

C'est sur le terrain de l'environnement, c'est-à-dire des conditions d'existence, qu'éclate cette contradiction.

Le productivisme et l'extractivisme semblent au bout du rouleau. Les conséquences de la logique capitaliste apparaissent aux yeux de toutes et tous, et sur tous les continents. La crise climatique devient palpable au plus climatosceptique d'entre nous. L'air que nous respirons, la nourriture que nous absorbons, la biodiversité malmenée de façon évidente, tout cela conscientise chacune et chacun d'entre nous. L'avenir de nos enfants et de nos petit-enfants devient terrifiant.

Bientôt l'eau va manquer, ici aussi. Car n'oublions pas, il ne s'agit pas de nos chères piscines. Il s'agit de ce que nous disent l'UNICEF et l'OMS, Dans le monde 1 personne sur 3 n'a pas accès à l'eau salubre. Aujourd'hui près de 2,2 milliards de personnes n'ont pas accès à l'eau . Ce n'est pas demain que se poseront les problèmes et c'est aujourd'hui que nous devons trouver les solutions. Et la première est de rompre avec la logique du tout-profit, de rompre avec le capitalisme.

Ce ne sont pas des discours alarmistes mais des réalités concrètes qui s'imposent dans notre réflexion politique au sens large et noble du terme. Anecdotique peut-être mais, croyons-nous, révélateur, on voit des jeunes des Grandes écoles, sensées former les cadres du capitalisme, en entreprise ou dans l'Etat, s'interroger sur la finalité du travail, y compris de leur travail et récuser le rôle de chiens de garde du capitalisme auquel ils sont voués. Ils dénoncent les jobs destructeurs qu’on leur promet,  leur  formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours, les expressions creuses comme développement durable ou la croissance verte, qu’on leur a appris, et auxquelles ils ne croient pas. 

Les travailleurs du bâtiment, ceux des chantiers, les livreurs, les travailleurs de l’agriculture, de la collecte des déchets, des transports, du tourisme, les travailleurs de l’industrie opérant à l’intérieur sont également exposés au réchauffement climatique si les niveaux de température à l’intérieur des usines et des ateliers ne sont pas régulés correctement ...toutes et tous vivent dans leur chair le dérèglement climatique. 

Et que dire des enfants dans leurs classes surchauffées parce que mal ou pas isolées. Et sans purificateurs d'air malgré les promesses mensongères de la Macronie.

 

Bref la question environnementale devient une question sociale centrale, peut-être la question principale puisque c'est la vie, le vivant qui est en jeu. La condition de mener les autres luttes.

Une question qui présente, pour les forces du changement et de l'émancipation, l'occasion de rassembler très largement. Et de montrer concrètement le lien entre le capitalisme et cette menace mortelle sur le vivant.

Toutes et tous, et les classes populaires en tête, avons intérêt à mener ce combat et à vaincre. Car la qualité de l'existence a tout à gagner au dépassement de la logique capitaliste. Les gens ne vivront pas plus chichement comme le racontent les médias du capital, l'écologie n'est pas "punitive" comme ils disent, c'est même l'exact contraire. Une politique éco-socialiste (appelons cela comme on veut) ne peut qu'améliorer la vie des classes populaires et moyennes. Certes Bernard Arnault n'aura plus son jet et son yacht mais les gosses, tous les gosses, seront en bonne santé, nourris de bons produits et respireront un air assaini.

Cette question porte également en elle une réflexion sur le travail, sa nature, ses objectifs, sa finalité. La nouvelle secrétaire générale de la CGT en a fort justement parlé. Un grande et nécessaire réflexion nous attend sur ce terrain.

Elle porte enfin une dimension démocratique car rien ne pourra se faire sans l'action consciente et déterminée de chacune et de chacun dans son entreprise, son école, son champ, son commerce, son administration. Animés non par des intérêts corporatistes mais par le souci de l'avenir de ses enfants, des enfants du monde.

 

Antoine Manessis.

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