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                            Jimmie Akesson, chef du parti néo-fasciste les Démocrates de Suède

 

C'est officiel, en Suède la droite et le néo-fascisme ont gagné les élections avec 176 députés contre 173.

Si la droite a remporté les élections, son mouvement est arrivé en troisième position avec 19% des voix quand les néo-fascistes des Démocrates de Suède (DS), parti fondé en 1988 par des groupes néo-nazis, ont obtenu la deuxième place avec 20,5%.

La campagne, dominée par des discussions sur l'insécurité, l'immigration et les prix de l'énergie, a été favorable à l'extrême-droite. Notons que dans les campagnes, où les gens pensent qu'ils ne sont plus considérés et que la population rurale se sent abandonnée depuis de nombreuses années, l'extrême droite est très haute. Les localités touchées par une désindustrialisation progressive votent plus pour l'extrême droite qu'ailleurs. Les Démocrates de Suède dépassent les 40% dans certaines communes, notamment dans le sud du pays. Dans les communes rurales on a vu fermer petites écoles, bibliothèques, unités de soins, etc. Des gares et des succursales de banques ont disparu, des médecins sont partis. 

Même pour une part, le vote ouvrier et des adhérents de la confédération syndicale LO, se tournent vers les SD.

Le racisme contre les migrants "non-Nordiques" s'est développé à la façon d'une pandémie, ceux-ci devenant les parfaits boucs-émissaires aux politiques de plus en plus favorables au grand capital qui détruisent les conquêtes de la social-démocratie historique.

Jimmie Akesson, le leader du parti néo-fasciste depuis 2005 a prit soin de "dédiaboliser" les DS -surtout aux yeux du capital -, de modérer certaines de ses positions ainsi il a notamment abandonné son opposition à une adhésion à l'Otan et à la participation de la Suède à l'UE. Une façon aussi de permettre une collaboration avec les autres partis de droite, qui sont pro-UE. 

Le parti des Modérés, principal parti de droite, n'exclut plus de travailler avec les Démocrates de Suède. Soutien sans participation ou avec des ministres DS, les négociations sont en cours. Mais si une partie de la droite hésite (les Libéraux) il lui faudra un accord politique avec l'extrême-droite sinon les sociaux-démocrates (30%) pourraient constituer un gouvernement minoritaire.  Mais le probable futur premier ministre conservateur Ulf Kristersson avait pour la première fois, en 2019, envisagé un scénario de collaboration entre la droite et les SD.

Quelle que soit l'issue institutionnelle, la victoire, car c'en est une, des néo-fascistes va provoquer un durcissement de la politique réactionnaire mise en oeuvre en Suède, y compris par les sociaux-démocrates. 

Les DS veulent restreindre l'accès aux prestations sociales aux citoyens suédois et aux personnes résidant en Suède mais ayant la nationalité d'un pays membre de l'UE. retirer des prestations comme les allocations familiales, les aides au logement, le bouclier tarifaire ou la couverture de certains soins, aux personnes n'ayant pas la nationalité suédoise ou celle d'un pays de l'UE.  Retirer des prestations comme les allocations familiales, les aides au logement, le bouclier tarifaire ou la couverture de certains soins, aux personnes n'ayant pas la nationalité suédoise ou celle d'un pays de l'UE. Suspendre la délivrance de titres de séjour permanents, ainsi que la politique du regroupement familial. Refuser les demandes d’asile aux personnes LGBT.

Le futur premier ministre de droite, Ulf Kristersson, vient de déclarer "Maintenant nous allons remettre de l'ordre en Suède!"

Personne n'en doute mais quel ordre promet-il ?  En tous les cas un ordre capitaliste et attentatoire aux libertés démocratiques et au respect des droits humains.

Le même que celui qui règne à Budapest et à Varsovie, à Kiev et à Riga, à Moscou et demain à Rome. Et après-demain...où ?

 

Antoine Manessis.

 

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