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             "Le prix en valait la peine", c’est ainsi que Madeleine Albright jugeait la mort de 500.000 enfants irakiens du fait de la politique de sanctions du gouvernement des Etats-Unis.

 

Le nouveau président des Etats-Unis a 78 ans. Il a pris sa petite-fille pour son fils décédé. Il a demandé à un sénateur paralysé, sur son fauteuil roulant, de se lever. Bref il parait qu'il est "gaffeur" dit le New York Times.

Cependant si ses propos révèlent un précoce et léger gâtisme, on a du mal à croire qu'il s'agit de cela dans "l'affaire Poutine". Interviewé par la chaîne de télévision ABC qui lui posait la question suivante: "Vous pensez que [Vladimir Poutine] est un tueur ?" Biden a répondu "Oui. Bien sûr".

Si nulle personne censée ne pouvait se faire d'illusion sur la permanence de la politique étasunienne, on pouvait croire qu'après Trump, la brutalité grossière céderait la place à une expression plus civile. Il n'en n'est rien. Le président des Etats-Unis avec une brutalité incroyable insulte le président de la Russie.

Une fois encore celle-ci a réagit avec calme et même avec humour. "C'est celui qui le dit qui l'est !", a répondu  avec un sourire Vladimir Poutine selon des propos retransmis à la télévision russe, précisant : "Ce n'est pas juste une expression enfantine (...), nous voyons toujours en l'autre nos propres caractéristiques".

Il a ajouté "Nous défendrons nos propres intérêts et nous travaillerons avec (les Américains) aux conditions qui nous seront avantageuses". Proposant même à son homologue "une discussion en direct" diffusée en ligne ou à la télévision vendredi ou lundi. "Cela serait intéressant pour le peuple russe, le peuple américain et pour beaucoup d'autres pays". Incontestablement...

Notons que le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas (SPD), a salué ce jeudi le "langage très clair" des États-Unis à l’égard de la Russie, de son action en Syrie ou encore de ses tentatives "d’influencer les élections dans des pays tiers". Un pays qui a le passé que l'on connait ferait sans doute mieux de se taire.

Notons enfin que Biden atteint des sommets du cynisme en reprochant à Poutine d'être un "tueur" car venant du pays qui a déversé des bombes, du napalm, de l'Agent Orange à travers le monde, soutenu les pires dictatures,  menti au monde entier, envoyé ses troupes de tueurs à travers le monde, cela est tout de même ahurissant. Quant à la Crimée elle est russe depuis des siècles. Quant à influencer les élections c'est le comble de la stupidité et du mensonges quand on sait que les Etats-Unis sont une ploutocratie. Ce sont les milliardaires étasuniens qui influencent les élections certainement pas les Russes. Face à des donateurs aux intérêts privés, comment rendre possible une campagne présidentielle tournée vers l’intérêt public ? Une fraction constituée des plus riches capte et oriente la campagne électorale grâce à l’argent qu’ils donnent, au détriment de la démocratie. Aux Etats-Unis "un citoyen-ne = un voix" n'est pas respecté. Les trois quarts des fonds récoltés proviennent de… moins d'1 % de la population américaine. Pire : moins d'un millième de la population, soit 2.635 personnes, ont fourni à eux seuls 1,4 milliard de dollars soit un cinquième des contributions totales. « Les critiques des inégalités américaines parlent souvent des « 1 % » de la population - mais en ce qui concerne le financement des campagnes, ce sont les 0,0001 % qui comptent », écrit un professeur à Columbia.

Bref s'il ne s'agissait que d'un coup de propagande, cela ne serait pas tragique. En revanche l'augmentation de l'armement nucléaire britannique contraire aux accords internationaux (et sachant que la G-B est un satellite des Etats-Unis), les déclarations du gouvernement allemand, et donc à terme de l'UE qu'elle dirige, le probable alignement de la macronie et des pays occidentaux sur Washington, l'action aventuriste de l'OTAN vis à vis de la Russie, tout cela crée un climat de tension internationale exécrable et dangereux. 

Allons-nous regretter Trump ?

 

Antoine Manessis.

 

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