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REPORTAGE. "On demande la justice pour la Palestine et on nous envoie la police" : une journée de tensions sur le blocage de Sciences Po Paris

 

 

"Il n’y aura jamais de droit au blocage, jamais de tolérance avec l’action d’une minorité agissante et dangereuse qui cherche à imposer ses règles à nos étudiants et nos enseignants" a déclaré Gabriel Attal qui  déplore "un spectacle navrant et choquant".

Il ajoute "une minorité agitée par des forces politiques notamment La France Insoumise cherche à perturber le fonctionnement de cette institution. Je ne l’accepterai pas".

La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, déclare "Honte à ceux qui instrumentalisent les passions: leur cynisme les aveugle" Vendredi, la même avait dénoncé le "jeu dangereux" attribué dans cette mobilisation à la France Insoumise, dont plusieurs députés étaient présents dans le rassemblement devant Sciences Po. Elle a accusé les députés de la FI d’être des "irresponsables faisant la promotion de l’anarchie".

De quoi parlent les ministres, les commentateurs, les chiens de garde médiatiques,  tel Christophe Barbier ou Pascal Praud, aux ordres du pouvoir ?

De l'occupation de Sciences Po Paris par des étudiant-e-s solidaires du Peuple palestinien.

Quelques jours avant cette occupation une autre manifestation de solidarité avait été expulsée par le police envoyée contre les étudiant-e-s. "Nous demandons la justice, on nous envoie la police" déclare une étudiante. "Les universités ont toujours été un lieu de contestation. Le slogan de Sciences Po, c'est 'Comprendre son temps pour agir sur le monde'. C'est exactement ce que nous faisons" dit un autre. 

Le comité Palestine à l'origine de la manifestation réclame aussi la suspension de l'intégralité des partenariats avec les universités israéliennes. "Comme l'école l'avait fait au moment de la guerre en Ukraine avec les universités russes", rappelle un étudiant "Nous demandons simplement que l'école réserve la même politique pour Israël"

L'autre demande des étudiant-e-s concerne l'arrêt de la répression des voix propalestiniennes sur le campus.

La riposte ne s'est pas faite attendre Sciences Po était occupée par les étudiant-e-s écœuré-e-s par la "spectacle navrant et choquant" de policiers chassant les jeunes solidaires exigeant la paix.

Face au risque annoncé d'une nouvelle intervention policière, face aux provocations de nervis sionistes, des députés de la France Insoumise sont allés sur place apporter leur soutien aux étudiant-es et tout faire pour éviter des heurts.

Sur place, Sarah Legrain, député FI, commente "Cette jeunesse, c'est notre honneur, car elle parle à la jeunesse du monde entier."                                                                                                                        Thomas Porte déclare "Je suis là pour leur dire tout simplement merci et les soutenir. Cette jeunesse est la fierté de la France et heureusement qu'ils n'acceptent pas de rester dans l'inaction".                                  Rima Hassan (candidate de la FI aux Européennes) explique "Nous devons être à leurs côtés ! Leur lutte est juste, digne et honore la France." Les étudiant-e-s lui font une ovation.                                                      Jean-Luc Mélenchon depuis l'Arménie leur adresse un message enregistré qui sera diffusé sur place: "Je voulais à tout prix vous adresser le salut le plus reconnaissant et le plus admiratif pour le travail que vous avez engagé en occupant les lieux et puis ce matin en vous rassemblant. Vous êtes à cet instant, pour nous, l’honneur de notre pays".                                                                                                                                  Eric Coquerel, qui a beaucoup fait pour éviter la violence se déclare "Heureux d’avoir aidé à ce que la mobilisation pacifique des étudiants devant Sciences Po, en faveur dû cessez-le-feu et contre le génocide à Gaza, se termine de façon tout aussi pacifique !"

Et en effet un accord avec la direction de l'établissement a finalement été trouvé : son annonce a été accueillie par des cris de joie des manifestants, qui ont quitté progressivement les lieux en faisant le signe de la victoire. 

Voilà donc les faits qui ont mis les serviteurs de l'impérialisme, du colonialisme hors d'eux. Voilà ce qui leur a fait vomir leur logorrhée abjecte, les insultes et leurs calomnies. Contre qui ? La gauche de gauche. Celle qui fut toujours, partout et de tout temps, et souvent seule, contre l'antisémitisme et le racisme. Celle qui se dressa contre les fascismes. Celle qui combattit les guerres impérialistes comme Jaurès en 1914. Celle qui, souvent seule, prit les armes contre l'occupation hitlérienne. Celle qui se leva contre le colonialisme français en Indochine, en Algérie, étasunien au Vietnam. Et celle qui sera toujours aux côtés du peuple palestinien dans son héroïque combat pour sa libération et la paix.

 

 

Antoine Manessis 

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