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La Russie, 30 ans après la fin de l'URSS - LesFrancais.press

 

 

L'Union des Républiques Socialistes et Soviétiques ne fêtera pas ses cent ans.

L'URSS est morte avant. Née en 1922, elle est morte en 1991. A 69 ans. Un peu jeune pour mourir, mais elle était usée, vieillie et fatiguée. Minée de l'intérieur, attaquée de l'extérieur, elle n'a pas pu résoudre ses contradictions. 

Elle est morte il y a 31 ans. Une génération est passée qui a vécue sans l'Union Soviétique.

"Gémir, pleurer, prier est également lâche" écrivait Alfred de Vigny. Laissons donc aux pleureuses inconsolables le soin de se couvrir la tête des cendres du soviétisme, encore accrochées à son cadavre et tentant en vain de lui redonner vie. Mais comme le dit l'Ecclésiaste " Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux: un temps pour naître, et un temps pour mourir."

L'Union soviétique a donc vécu. Nous, toutes les femmes et tous les hommes de progrès et de paix, lui devons beaucoup. De "la grande lueur à l'Est" à Stalingrad, de la solidarité avec la République espagnole à l'aide que l'URSS apportait, par sa seule existence, à la lutte de libération partout dans le monde, des rizières du Vietnam au djebel algérien. Cela n'effaçant pas le constat lucide de Berlinguer sur "l'épuisement de la force propulsive d'Octobre".

Bien sûr, sinon l'URSS serait triomphante ou au moins vivante, il y a une autre face à cette première tentative d'établir un pouvoir des paysans et des ouvriers. Inutile de s'attarder, les forces anti-communistes du monde ne cessent de nous les rabâcher, pas encore remises de leur frayeur. Même si ce que disent les anti-communistes n'a souvent qu'un caractère grossièrement propagandiste et ne vise qu'à criminaliser une histoire autrement plus complexe. 

Précisons à ce propos que sur la critique scientifique de cette longue page de l'histoire, il reste beaucoup à écrire même si beaucoup a déjà été fait. On songe ici à Moshe Levine, Eric Hobsbawm, Arno J. Meyer, Sheila Fitzpatrick, Serge Wolikow, Marc Ferro, Brigitte Studer, Masha Cerovic et tant d'historien-nes qui ont contextualisé les faits, les ont analysés avec lucidité et profondeur, sans sombrer ni dans la démonologie, ni l'hagiographie. Bref en faisant de l'histoire.

Reste les faits. "Têtus", incontournables. Et ce sont eux qui, étudiés dans leurs contradictions, peuvent enrichir et renouveler la pensée politique, la pensée stratégique de ceux qui aujourd'hui mènent le combat de l'émancipation humaine. C'est sans doute là que réside l'ultime apport de cette -extraordinaire- histoire. 

 

Antoine Manessis.

 

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