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A la veille des journées d'action des 22 et 29 septembre on peut s'interroger sur l'état du mouvement social, du mouvement syndical et ses relations avec les partis politiques.

Sans horizon politique, sans cohérence, on peut craindre que ces journées ne fassent pschitt comme les précédentes. Sauf surprise, jamais impossible, on doit constater l'impossibilité pour le mouvement syndical, d'ailleurs divisé, d'être à l'initiative du mouvement social.

CGT, FSU et Solidaires, qui par ailleurs négocient leur unification, ne sont en effet pas suivis par la CFDT ni par FO. L'affaiblissement syndical est incontestable. Les raisons sont multiples et sont analysées par les militants et les chercheurs. Reste que ce qui est évident, dans la conjoncture inflationniste actuelle, c'est l'absence d'une revendication unificatrice. Pourtant elle semble évidente. L'échelle mobile des salaires est en effet en résonnance avec ce que pensent les classes populaires: une seule augmentation des salaires sera inéluctablement annulée par la hausse des prix. Donc la réponse est l'échelle mobile à laquelle il faut ajouter le blocage des prix des produits nécessaires pour vivre décemment. Rappelons que c'est le gouvernement Mauroy (PS), Jacques Delors étant aux Finances, qui, en 1982, l'a supprimée. 

Faute donc d'un mot d'ordre mobilisateur, de volonté politique et de stratégie syndicale, il est à craindre que ces journées se soldent, comme chacun le pressent, par peu de chose voire par un peu plus de démobilisation. Après il sera aisé pour les directions confédérales de dire que la mobilisation est difficile. Non qu'elle ne le soit pas mais la question est comment répondre à cette difficulté?

La colère et le mécontentement sont bien là mais l'absence de perspective politique annihile leur effet. Et si ce n'était pas le cas, la révolte sociale déboucherait sur quoi si les syndicats refusent une franche synergie avec la gauche? 

Jean-Luc Mélenchon a proposé depuis juillet aux syndicats d'organiser  une "grande marche contre la vie chère" Au nom d'une totémisation de la Charte d'Amiens il semble que les syndicats ne supportent pas que le politique intervienne dans le mouvement social. Pourtant l'histoire démontre que c'est la conjugaison  entre syndicats et partis qui permet des victoires.

Mélenchon a expliqué "Nous sommes un mouvement populaire, nous avons des responsabilités devant tout le bloc populaire, nous organisons de plein droit des mobilisations." Sans doute mais les directions syndicales ne supportent pas que "le lieu de l’union populaire" soit laissé à l'initiative du politique. Du coup la Nupes a lancé la Marche pour la mi-octobre.

Mais déjà Solidaires refuse de participer à la Marche malgré une majorité pour la participation pour ne pas rompre "le consensus" au sein de l'organisation. La FSU "n'appellera probablement pas" et la CGT attend de voir comment se passe la journée du 29 septembre...

La méfiance des syndicats envers le politique est tout de même assez stupéfiante compte tenu du contexte social et politique qui est le nôtre et de l'histoire du mouvement ouvrier, syndical et de ses relations au partis politiques. 

Relevons également que le PCF n'est pas signataire de l'appel de la Nupes pour la Marche. "Parce qu'il souhaite laisser la priorité aux syndicats". De plus en plus pathétique.

 

NBH

 

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