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                                                   Combattant grec de la liberté 1821

 

Il y a deux cents ans, le 25 mars 1821, la Grèce retrouvait une existence nationale après 400 ans d'occupation ottomane mais aussi vénitienne, génoise, franque...en entamant sa guerre d'indépendance.

Le peuple hellène débute une lutte de libération nationale en 1821 qui allait aboutir à la fondation de la Grèce moderne. 

C'est un double mouvement qui aboutit au soulèvement grec :

par en bas le peuple supportait de plus en plus mal la domination turque, le pillage des ressources, le pouvoir des potentats turcs locaux. Mais aussi des riches grecs au service de l'empire Ottoman. Le mouvement des Kléphtés (voleurs) mêlait banditisme, lutte contre les Turcs et les riches à leur service. Ces bandes menaient une guerre de guérilla . Ce mouvement populaire fut une base pour la naissance d'un sentiment national grec.

Par en haut la bourgeoisie naissante et commerçante fut séduite par les idées des Lumières. Et par la Révolution française. Une figure est dominante au sein de ce courant, celle de Rigas Féréos. Il élabora une Constitution républicaine qui s'inspirait de celle des Jacobins de 1793. Rigas représente  l'aile la plus avancée du mouvement national grec. Son projet constitutionnel affirmait l'égalité des citoyens devant la loi ; la liberté individuelle et nationale ; la liberté d'expression, de conscience, de religion, de réunion ; l'abolition de l'esclavage ; le respect de la propriété ; l'interdiction de l'usure ; la nécessaire résistance à la violence et à l'injustice. L'obligation scolaire, pour les garçons et les filles, y était prévue, ainsi que l'égalité homme-femme et le service militaire obligatoire pour les deux sexes. Rigas rendait aussi obligatoire la participation à la vie politique. Livré aux Turcs par l'Autriche de Metternich il fut exécuté par ceux-ci.

Ses idées et son martyre en feront un symbole révolutionnaire. Metaxas, le dictateur fasciste au pouvoir à Athènes (au pouvoir de 1936 à 1941), interdisait une pièce en son honneur. Durant la guerre l'EAM-ELAS lui rendait hommage. Contre la Junte fasciste des colonels une organisation antifasciste, initié par les communistes, se nommait "Rigas Féréos". 

Ces deux courants se sont trouvés réunis par et dans le soulèvement du 25 mars 1821, puis la proclamation d'indépendance en 1822.

La guerre d'indépendance rencontre un écho très favorable au sein des opinions publiques en Europe et des élites culturelles. C'est ce que l'on nomma le mouvement philhellène.

L'intervention des puissances, Grande-Bretagne, Russie et France en Grèce et leur rôle tant dans la défaite turque que dans la suite de l'histoire a dénaturé le mouvement hellénique et en imposant une monarchie fantoche et en brisant l'élan populaire initial.

Reste une guerre d'indépendance que les Grecs appellent d'ailleurs aussi Révolution et dont les objectifs restent à l'ordre du jour dans ce pays privé de sa souveraineté, déjà très limitée depuis les origines, par l'Union Européenne. Reste que depuis la reconnaissance de la Grèce comme Etat indépendant en 1830, le peuple grec n'a jamais cessé de lutter pour la liberté et le progrès.

Il poursuit le combat. Faisons le souhait que ce bicentenaire soit une occasion de mieux connaître l'histoire du peuple grec.

 

Antoine Manessis.

 

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