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Le patronat se déchaîne. Les licenciements explosent. Le chantage est à l'ordre du jour : la baisse des salaires en échange du maintient de l'emploi. Et on trouve des collabos pour marcher dans ce genre crapulerie...Or le recul des conquêtes sociales n’a pas sauvé l’emploi, nulle part, jamais ( BoschStill Saxby, Continental...).

Il est évident que, pour le capital, "le jour d'après" sera celui de l'aggravation de sa guerre contre le travail. Baisser les salaires est l’obsession du patronat. Karl Marx dénonçait déjà dans Le Capital que le rêve des patrons : 

De nos jours ces aspirations ont été de beaucoup dépassées, grâce à la concurrence cosmopolite dans laquelle le développement de la production capitaliste a jeté tous les travailleurs du globe. Il ne s'agit plus seulement de réduire les salaires anglais au niveau de ceux de l'Europe continentale, mais de faire descendre, dans un avenir plus ou moins prochain, le niveau européen au niveau chinois. Voilà la perspective que M. Stapleton, membre du Parlement anglais, est venu dévoiler à ses électeurs dans une adresse sur le prix du travail dans l'avenir publiée dans The Times. « Si la Chine, dit il, devient un grand pays manufacturier, je ne vois pas comment la population industrielle de l'Europe saurait soutenir la lutte sans descendre au niveau de ses concurrents.»  Ces lignes datent de 1867...

La logique capitaliste est toujours la même et seuls les rapports de forces dans le combat de classe ont pu la contraindre à des concessions qui ont permis au mouvement ouvrier et progressiste de réaliser des conquêtes sociales et démocratiques. Mais ces conquêtes ne sont pas des acquis. A la moindre occasion, au moindre changement dans les rapports des forces qui lui soit favorable, le capital tente d'imposer son objectif : baisser les salaires et limiter la démocratie. Cela étant en baissant les salaires le capitalisme provoque des crises de surproduction avec son cortège de chômage, de faillites, de destruction etc. Mais les crises, comme celle qui s'aggrave en ce moment, sont le mode de fonctionnement normal du capitalisme, incapable de répondre à la baisse de ses profits sans provoquer des crises. La conjoncture (une épidémie par exemple) peut accélérer ou pas l'explosion de la crise mais elle n'en n'est pas la cause. La cause c'est le mode de fonctionnement du système capitaliste.

Et comme lors de toutes les crises le capital fait payer la note au travail.

Quand Renault a été privatisée, la recherche de profit devient la règle d'où les délocalisations dont l'objectif est de trouver une main d'oeuvre au moindre coût. Résultat : désindustrialisation et chômage pour le travail et le pays, mais augmentation des profits capitalistes. Mais la concurrence capitaliste entraîne la guerre entre groupes capitalistes. Tous cherchent à réduire les coûts. Volkswagen triche sur la pollution de ses voitures, tous veulent une main d'oeuvre à bas coûts, les Japonais règlent des compte avec Ghosn. De plus le coût du capital ne cesse d’augmenter dans le secteur de l'automobile. En trente ans, la masse salariale des entreprises a été divisée par 4, tandis que les dividendes versés aux actionnaires ont été multipliés par 20. Depuis 2003 les dividendes versés aux actionnaires sont supérieurs aux investissements.

De plus Renault reçoit des aides publiques. Le privé ça marche tellement mieux que le public! Mais à condition de socialiser les pertes et privatiser les profit.

Et cela se retrouve dans tous les grands secteurs et toutes les grandes entreprises.

Une seule solution: la socialisation !

La socialisation des grands moyens de production et d'échange, qui va au-delà de la nationalisation envisageable sous le capitalisme, et donc la question de la propriété de ceux-ci, reste la pierre de touche qui sépare ceux qui veulent abolir le capitalisme et ceux qui veulent le réformer.

"Une nouvelle distribution de la richesse entraîne une nouvelle distribution du pouvoir" écrivait le grenoblois Barnave, député du Tiers état aux Etats-Généraux de 1789. Cette phrase démontre la conscience claire qu'avait la bourgeoisie révolutionnaire de ses intérêts de classe. Le prolétariat doit dire aujourd'hui "Les créateurs de la richesse exigent une nouvelle propriété de celle-ci et des moyens de sa production".

La socialisation de certains secteurs économiques doit désormais prendre une place centrale dans tout programme d'alternative progressiste.

 

Antoine Manessis.

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