
La Résolution du Parlement européen du 19 septembre 2019 sur "l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe" (http://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2019-0021_FR.html) met un signe d'égalité entre le nazisme et le communisme. Le révisionnisme et le négationnisme faurissonien de cette résolution confirme la nature politique contre-révolutionnaire de l'Union Européenne et de ses institutions. Outre la négation, l'escamotage ou la déformation des faits historiques, cette résolution est objectivement néo-fasciste. Quand on amalgame la victime et le bourreau, on réhabilite le bourreau. Mettre sur le même plan le caractère intrinsèquement criminel du nazisme et les fautes, voire les crimes, des pays socialistes, dans leur diversité, et du mouvement communiste, c'est cracher sur les tombes des millions de morts communistes tombés dans la lutte contre le fascisme, pour la libération nationale des pays occupés et la sauvegarde de la civilisation. Les femmes et les hommes du monde entier savent, malgré les campagnes anti-communistes permanentes des pays capitalistes, qu'ils doivent leur liberté aux combattants de Moscou, de Stalingrad, de Koursk, aux 27 millions de citoyennes et citoyens de l'Union Soviétique morts dans ce combat, aux centaines de milliers de communistes qui ont fait le sacrifice de leurs vies dans tous les pays en lutte contre les puissances fascistes de l'Axe (Allemagne, Italie et Japon), et parmi ces pays n'oublions pas la Chine. Rappelons un fait incontestable : les Résistances nationales dans tous les pays sous la botte fasciste étaient animées centralement par les communistes.
Cette résolution négationniste des nouveaux "assassins de la mémoire" et de la vérité, ose tout : par exemple parler du Pacte de Non-agression germano-soviétique de 1939 sans dire un mot des Accords de Munich de 1938 entre la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste. Il suffit de lire "39-45, Une guerre inconnue" (1995 Flammarion) de Paul-Marie de La Gorce et son chapitre sur le Pacte pour comprendre cet épisode de l'histoire. Un bolchevik direz-vous? Un historien communiste ? Vous remarquerez que seuls les historiens communistes ont droit à cette précision, avez-vous déjà entendu parler d'un historien centriste, de droite, socialiste? Non. Jamais. Seuls les communistes ont droit à ce traitement, sans doute pour disqualifier par avance ce qu'ils peuvent écrire ou dire. Hélas pour nos Faurisson du parlement européen P-M de La Gorce était....gaulliste, membre du comité central et du bureau politique de l'UDR (Union pour la Défense de la République) de 1967 à 1973, fondateur du club Nouvelle Frontière et considéré comme un gaulliste de gauche, conseiller technique aux cabinets des ministres Christian Fouché de 1967 à 1968 et d'Yves Guéna en 1968, directeur du cabinet de Léo Hamon, secrétaire d'État auprès du Premier ministre Chaban-Delmas le 4 juillet 1969 et conseiller au cabinet du Premier ministre gaulliste Pierre Messmer de 1972 à 1974. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages historiques et d'essais. Il a dirigé les revues Défense nationale (de 1989 à 1995) et L'Espoir. Le 23 novembre 1971, il est nommé par Pierre Desgraupes conseiller en politique étrangère de l'unité d'information de la première chaîne de télévision. Il est également commentateur de politique étrangère à l’ORTF puis sur TF1 et chef du service étranger de Radio France de 1985 à 1993. Collaborateur régulier du Monde diplomatique.
L'historienne Lilly Marcou écrira à propos de ce livre dans La Revue française de science politique : .../... " Fondée sur une multitude de documents de première main français, allemands, britanniques, soviétiques et sur une masse considérable d'ouvrages consacrés ce sujet au fil du temps, analysés honnêtement, objectivement, scientifiquement, cette immense étude permet au moment où les anciens alliés fêtent les cinquante ans de la victoire sur le fascisme de porter un regard d'ensemble sur tous les aspects déterminants de cette guerre Avec par exemple le rappel du refus des Français et des Britanniques de signer des traités d'alliance avec l'URSS dans les années 1930. Le Pacte germano-soviétique est ainsi éclairé d'un jour nouveau." Il ya, bien sûr, nombre d'autres historiens qui ont analysé avec rigueur et honnêteté cette période historique. Mais il nous a semblé utile de citer le travail de cet auteur du fait de son engagement politique qui ne permet pas, a priori, de le taxer d'agent du Komintern.
La résolution du parlement européen est un déni de faits historiques, il est un tissu de mensonges, d'amalgames et de falsifications, il est un poison négationniste qui devrait soulever d'indignation et de colère toutes les femmes et tous les hommes honnêtes et attachés au combat pour l'émancipation humaine de toute l' Europe et bien au-delà. Cette résolution est un déshonneur définitif, radical et absolu pour tous ceux qui l'ont accepté. La criminalisation du communisme est la marque des ennemis de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Démarche identique à celle qui tente depuis 1789 de criminaliser la Révolution française et ses visages les plus admirables comme Robespierre, Marat ou Saint-Just. Cette résolution de l'UE est une attaque contre l'esprit de résistance d'hier et d'aujourd'hui.
Antoine Manessis.