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                                            Titre du Time "S'éloigner de Marx"

 

 

 

Nous parlant de l'époque du Programme commun un camarade* du Réseau Faire vivre le PCF écrit : "Refuser l’alliance est impossible, l’accepter revient à accepter soi-même sa future marginalisation". 

Voilà la conception politique des marchaisiens résumée en une phrase. Consternant.

"Situation très difficile pour le PCF" reconnait notre camarade avec un humour involontaire accablant. Evidemment si le choix est présenté ainsi il ne reste plus rien à faire sinon tanguer au fil de l'eau, au gré des événements et attendre le miracle, en mourant inexorablement. Certes on s'écroule, on décline, on s'effondre, on se marginalise, on passe de 20% à 2%, on passe de 400.000 adhérents à 40.000 mais le miracle viendra. 

Parce que nous sommes restés un "parti de masse" -ah bon ? - nous avons "un atout considérable. Surtout si le parti confirme sa capacité à se régénérer et à aller, dans cette nouvelle situation, de l’avant". Oui c'est bien parti :  2,3% pour Roussel. Waou ! Le "Grand Bond en avant".

Excusez la transition pas très fine. Mais nos ex-marchaisiens, orphelins de la grande Brejnévie, pensent que la Chine arrive à notre secours. Le "socialisme de marché" va nous sortir de l'embarras. Et oui, en Chine ce n'est pas le capitalisme comme chacun pourrait le penser, non, c'est plus compliqué. Notre camarade explique :   "L’intégration de l’économie chinoise dans l’économie capitaliste, simultanément à l’introduction de l’économie de marché à l’intérieur de l’économie socialiste de la Chine va permettre un nouveau développement des forces productives, sous cette forme mixte : une économie socialiste de marché."

Et dire que nous n'avions pas saisi cette évidence l'économie capitaliste à l'intérieur de l'économie socialiste produit un machin mixte qui permet le développement des forces productives. Bref le capitalisme ayant remplacé le socialisme maoïste, les forces productives explosent.

Oui, comme en Angleterre, en France, en Allemagne, aux États-Unis quand la révolution industrielle a permis le développement des forces productives et "sortant des centaines de millions de la grande pauvreté". Parce que notre camarade semble oublier que le capitalisme le plus sauvage a été capable de nous faire passer du quasi-Moyen Age au niveau de vie qui est le nôtre aujourd'hui. De crise en crise, de guerre en guerre, de lutte en lutte, mais cela fut.

D'ailleurs nos nouveaux pro-Chinois ne nous expliquent jamais pourquoi le socialisme doit "s'intégrer dans l'économie capitaliste" pour fonctionner ? Pourquoi faut-il devenir "une économie socialiste de marché" et non une économie socialiste, tout court, sans adjectif rajouté, comme nous le prétendions pendant quelques décennies ? A quel moment on déconne : alors, aujourd'hui ou encore tout le temps ?

Ce qui est agaçant dans ces "analyses" c'est que derrière le "parler marxiste" il a un vide conceptuel et une angoisse existentielle.

Et dire que ce sont ces gens qui ont réduit à néant le parti communiste en le dirigeant comme ils l'ont fait, estimant que l'union équivalait à notre marginalisation. Avec une telle conception anti-dialectique "les jours heureux", c'est pas pour demain.

Bon quand Roussel fera 0,2% en 2027 nos camarades "vieux croyants" mais piètres marxistes se tourneront- ils peut-être vers la Corée du Nord en nous expliquant qu'être révolutionnaire passe par la monarchie héréditaire.​..

 

Antoine Manessis.

 

 

* https://lepcf.fr/Transition-vers-la-transition-ma-contribution-au-debat-par-Franck-Marsal​​​

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