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Projections réalisées par BASTA! un média indépendant de gauche *
Un jeune sur deux envisage de voter pour la Nouvelle Union populaire (NUPES).
Quand 41% des plus de 70 ans voteraient pour la Macronie.
La fracture générationnelle relevée à la présidentielle se confirmerait.
Regrettable d'autant que beaucoup de jeunes s'abstiennent alors que les vieux votent.
De façon complémentaire, socialement, on constate que les catégories supérieures et moyennes supérieures (CSP+) votent beaucoup plus que les classes populaires davantage abstentionnistes.
C'est pourquoi Macron tente, comme à la présidentielle, d'escamoter le débat démocratique espérant provoquer ainsi un climat de démobilisation des électeurs et des électrices. Comme ce sont les vieux et riches qui votent le plus quelle que soit l'ambiance politique, le président en a fait sa tactique électorale.
Mélenchon a bien saisi, lui aussi, le problème et il y a répondu par le mot d'ordre d'une grande intelligence de la situation: "Elisez-moi premier ministre". Slogan qui avait l'avantage d'offrir une perspective politique, de tenter de maintenir voire d'élargir, avec l'union réalisée dans la NUPES, la mobilisation de l'électorat de gauche, exactement le contraire de ce que veut Macron.
Le président réélu veut dé-politiser, dé-mobiliser quand le leader insoumis veut politiser et mobiliser. L'un veut anesthésier le débat quand l'autre veut le faire vivre.
Macron n'a pas de programme. Ses ministres se taisent. La seule chose que l'on sache c'est la "mère de réformes", celle des retraites dont le but réel, stratégique est la retraite par capitalisation et la fin de la retraite par répartition, en tous les cas sa marginalisation. Le recul de l'âge de la retraite à 65 ans n'est pas seulement de la torture sociale. Macron et le capital savent très bien que les gens ne tiendront pas dans ce cadre: 40 annuités quand on commence à travailler à 30 ans, c'est impossible (l'âge moyen du 1er emploi était de 27 ans en 2019). Donc les gens devront compléter leur retraite famélique et pour cela les banques et les assurances seront là, fonds de pensions vautours par nature puisqu'il leur faudra engranger du profit. A part cela et quelques mesurettes de charité, rien. Donc on est en droit de s'attendre au pire.
Quant à la NUPES, elle propose un programme. Important et en rupture avec la gestion néolibérale. Un programme qui peut provoquer, faciliter, encourager une dynamique sociale en offrant au mouvement populaire un point d'appui institutionnel. Un programme qui arrête la casse néolibérale des services publics: sauver l'hôpital, la santé publique, l'éducation, école et université, les transports et l'énergie publiques. Un programme qui rétablisse les libertés publiques: dissoudre les BAC ou les BRAV-M, interdire le nassage des manifs et les flashballs, rendra les manifestations plus largement fréquentables. Bref adopter une autre logique que celle du marché et de la matraque, ce n'est pas rien. Le dogmatisme de fer peut bien trouver cela très en dessous à "Des soviets partout!", les législatives peuvent créer une situation sociale et politique qui sera le levier d'une mobilisation. Cette dernière peut créer à son tour un rapport des forces qui permette d'aller au-delà même du programme qui serait ainsi la matrice d'un processus, d'une dynamique "réformiste-révolutionnaire" dans notre guerre de position.
Conclusion: encore quelques jours pour contribuer à cette indispensable mobilisation. Comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon sur France-Inter: "la partie se joue dans le fait que les cités populaires et la jeunesse se mobilisent pour porter la NUPES. S'ils le font nous gagneront, sinon nous aurons perdu. C'est la règle de la démocratie".
Antoine Manessis.
* https://basta.media/Legislatives-les-scenarios-pour-la-gauche-candidats-Nupes-majorite-assemblee-nationale