La NUPES, voilà l'ennemi !

Feu sur le programme de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale.

Tous les médias du capital, audio-visuels et écrits, se déchaînent contre la NUPES.

Chacun a sa niche. Aux uns la critique du programme économique, "irréaliste et dangereux". Aux autres la dénonciation d'une "extrême-gauche" islamo-bolchevique. D'autres encore s'offusquent du "soviétisme" de la NUPES. Et que dire de son chef, Jean-Luc Mélenchon, qui est voué à la camisole par Le Point qui titre "Désirs de domination, contradictions permanentes; colères noires...le leader de la Nupes étudié par le psychanalyste Jacques -Alain Miller." Ce dernier est surtout chroniqueur du Point, ce qui le situe politiquement...Comme le dit Mélenchon "Le Point est un tract d'extrême droite. Pas un journal".

Il y a encore bien sûr les partisans du Printemps républicain, un sas pour passer de la gauche de droite au zemmourisme. Valls ou Fourest quoi. Marianne, le journal de la confusion, excelle dans le genre. Ainsi l'hebdo attaque violement le député FI de la 1er circonscription de Seine-Saint Denis, Eric Coquerel. Pourquoi ? Parce que celui-ci a dit "Il faut que les candidats du 93 aient la couleur de la peau des gens qui vivent dans le 93 ". Les propos du député sont qualifiés de "Remugles communautaristes, anti-républicains" par Marianne qui éructe, sa blancheur froissée. Quand tous les observateurs tant soit peu honnêtes constatent que l' Assemblée Nationale n'est pas représentative du peuple français Marianne n'y voit aucun "remugles communautaristes", ni aucune dérive "anti-républicaine". Mais des noirs ou des arabes, députés et un verre à la main à la buvette de l'Assemblée...quelle horreur !

Sur France Culture en 2020 une médecin noire racontait un patient qui lui a dit "Je ne veux pas qu'un noir ou un arabe m'examine…" Et en 2022 Marianne ne veut pas de députés noirs ou arabes à l'Assemblée Nationale, ni de députés blancs qui osent exprimer que représenter veut dire représenter. Sans doute la peur du "grand remplacement" social quand les classes populaires prendront toute leur place.

Que les catégories aisées CSP+ (cadres et professions intellectuelles supérieurs) soient 76% de la représentation nationale ou qu'il n'y ait aucun ouvrier, que les catégories populaires soient inexistantes alors qu'elles sont la moitié de la population active, que 318 députés aient plus de 50 ans (sur 577), que sur 577 députés 35 soient issus de la diversité, tout cela n'est pas "remugle communautariste, ni anti-républicain". Tout cela est normal pour Marianne.

Et tout cela contre un programme de réformes démocratiques et sociales "mais qu'il faut être Léa Salamé pour le trouver révolutionnaire" comme l'a dit Frédéric Lordon. La classe dirigeante ne supporte aucun compromis. Elle campe sur ses privilèges comme l'aristocratie en 1788. A l'époque il y avait eu "la réaction nobiliaire", une crispation sur les privilèges et même l'actualisation de certains privilèges qui étaient tombés en désuétude. Dans les pays capitalistes ce fut une "réaction bourgeoise" c'est-à-dire le néolibéralisme. Testé au Chili de Pinochet avant de s'imposer dans le monde entier après le fiasco du soviétisme.

Quand on lit ou entend les discours des Enthoven, Barbier, Fourest, Ferry, de Marianne ou de Franc Tireur, on ne doit pas oublier d'où ils parlent, de journaux qui sont la propriété d'un milliardaire tchèque (Marianne, Franc tireur, Elle...), Daniel Kretinsky. Avec à leurs côtés Denis Olivennes (également directeur général de Libération) comme membre du conseil d’administration...

Ces gens ont un ennemi, comme Albert Sarraut qui proclamait en 1927 : "Le communisme, voilà l’ennemi !"

Aujourd'hui cet ennemi c'est l'Union populaire, c'est la NUPES et son chef, JL Mélenchon. Ils sont poursuivis par la haine inextinguible de la bourgeoisie et de ses porte-flingues idéologiques. Ces nouveaux Versaillais semblent dans le même état d'esprit que leurs ancêtres qui vomissaient la Commune de Paris. Ils sont les nouveaux Leconte de Lisle qui accusait le peuple insurgé d'appartenir à la "ligue de tous les déclassés, de tous les incapables, de tous les envieux, de tous les assassins, de tous les voleurs, mauvais poètes, mauvais peintres, journalistes manqués, romanciers de bas étage". 

Autant savoir que le pire est à attendre de leur part. Comme des autres piliers de l'ordre capitaliste. Un-e citoyen-ne averti-e en vaut deux. Et nous ne serons jamais trop nombreux.

Le déchaînement actuel a, en outre, une cause conjoncturelle. Les sondages indiquent une forte poussée de la NUPES. La Macronie tremble à l'idée de ne pas avoir la majorité absolue à l'Assemblée Nationale. L'union des gauches autour d'un programme de progrès social, démocratique et pacifique grâce au rapport des forces créé par JL Mélenchon à la présidentielle, panique les droites et ses alliés modèle Carole Delga, Hollande ou Cazeneuve, voitures balai de la Macronie.

A chacune et à chacun de comprendre combien voter pour la NUPES sera un coup terrible porté à la Macronie et à toutes les droites. Il reste quelques heures pour expliquer et mobiliser. On est là.

Antoine Manessis.