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Manuel Bompard a commis le crime de lèse-majesté : il s'est attaqué au monarque sacré.
De quoi s'agit-il ? Macron qui se prend vraiment pour un roi, voire un empereur, Napoléon III le Petit semble l'inspirer, a prétendu que nul sur cette terre comme au ciel ne peut lui imposer quoi que ce soit. Et surtout pas le nom de son futur premier ministre.
Du coup Bompard répond : "Macron dit ne pas vouloir nommer Melenchon premier ministre ! Bah si bonhomme tu vas le nommer ! "
Aussitôt étranglement d'indignation de la Macronie. Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, a ainsi accusé Manuel Bompard de "bafouer sans vergogne le respect républicain le plus élémentaire."
"Diantre, j’ai dit "bonhomme". J’aurais dû dire que je voulais l’emmerder, qu’il n’était rien ou qu’il était cynique et fainéant. Cela aurait été bien plus respectueux pour la République !" réplique Bompard en reprenant une petite part des insultes de Macron à l'égard des Français-es.
Un mot sur la dame qui se permet de mentir sans vergogne. Etudes au Lycée Sainte Marie de Neuilly. Puis Sc. Po. et EESEC (marketing). Agences de pub puis Saint Gobain. Une mission de 2 ans dans le public puis retour au privé dans une société d'affaires internationales...Enfin elle crée sa boîte de conseil en stratégie et communication, puis la ferme pour rejoindre les cabinets ministériels de droite puis la Macronie dont elle est députée depuis 2017. Elle est nommée porte-parole du gouvernement Borne.
Se situant dans "la droite libérale et constructive", elle milite dans sa jeunesse au sein des Jeunes avec Madelin, néolibéral fanatique et ancien du groupe néo-fasciste Occident. Elle est catholique pratiquante.
Tout cela non pour stigmatiser mais pour que l'on sache d'où elle parle, comme on disait en 68. Pour comprendre pourquoi elle dit n'importe quoi comme "Mélenchon veut une minorité pour bloquer le pays" dans le Parisien du 30 mai 2022. Ce qui n'a aucun sens si on veut bien y réfléchir.
Castaner, l'éborgneur en chef des gilets jaunes, le pilier de boîte de nuit quand la France brûle, le maire de Forcalquier, ce qui était déjà au-delà de son seuil de compétence, celui que dans le peuple on appelle le matraqueur, ose commenter ainsi s'adressant à Bompard: "L’insulte et le mépris permanent pour ceux qui ont été élus par les Français." Où est l'insulte? Quant au mépris la Macronie parle d'expérience ayant pulvérisé les records des Sarkozy et Hollande, pourtant gratinés.
Pour le reste rappelons que si la Nouvelle Union Populaire gagne, Emmanuel Macron n’aura pas vraiment d’autre choix que de nommer Jean-Luc Mélenchon Premier ministre. C’est inscrit dans l'accord de gouvernement et c’est une tradition républicaine difficile à chambouler, à moins de créer une instabilité encore jamais vue sous la Ve République.
Mais Bompard a dit autre chose qui n'a pas fait le buzz et qui est pourtant intéressant. Il a expliqué que Macron a enjambé la présidentielle et qu'il veut faire de même avec les législatives. Il a littéralement esquivé le débat, sur son bilan comme sur son programme. Elu par contrainte et par défaut, Macron peut être arrêté dans son entreprise de casse sociale si les Français-es votent pour les candidats de l'Union populaire dans une semaine. Tous les sondages donnent la gauche unie et la droite macroniste au coude à coude. Une mobilisation des abstentionnistes "politiques" peut permettre à JL Mélenchon de devenir premier ministre.
Les magouilles des ratés de l'Hollandie, de la gauche de droite autour des Delga, Cazeneuve, Hollande and Co ainsi que la défaite du macronien-zemmouriste Manuel Valls sont de bons signaux. Les droites ont peur à l'image du délirant Raphael Enthoven qui ne se rend même plus compte des mensonges évidents de son incontinence verbale*.
Le rapport des forces politiques qui se dessine à 6 jour du vote permet d'envisager une victoire politique qui dans le contexte européen serait historique.
Dimanche, oui, on peut écrire l'histoire.
Antoine Manessis.
*"Plus qu’aux histrions qui s’en délectent, l’Histoire rendra justice à celui (Valls) qui voulut réconcilier la gauche avec la République et l’économie de marché, et qui eut l’élégance, si rare en politique, de partir après une défaite".
Partir où? A Barcelone ? Battu ici en 2017 aux Primaires socialistes il a tenté sa chance en Catalogne. S'étant ramassé là-bas aussi, il rapplique macroniste de choc. Il s'en re-reprend une dans la figure et ferme son compte tweeter. En effet quelle élégance ! Quant à réconcilier la gauche bourgeoise avec le capitalisme qu'Enthoven se rassure pour ses comptes en banque, c'est fait depuis des lustres.