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Une victoire politique d'une exceptionnelle ampleur a été remportée à l'occasion du 1er tour des élections législatives par la nouvelle Union populaire (NUPES). Faisant jeu égal avec la Macronie, la NUPES devient la grande force d'opposition à la casse sociale poursuivie et amplifiée par Macron après les Mitterrand, Chirac-Jospin, Sarko et Hollande. La dynamique de la présidentielle s'est poursuivie grâce à la tactique brillante de Jean-Luc Mélenchon et du slogan "Mélenchon premier ministre". Notons la petite manœuvre du ministère de l'intérieur qui seul, contre tous les instituts de sondages et études d'opinion et tous les journaux (même Le Monde), refuse d'admettre que la NUPES est arrivée en tête à la fin du 1er tour. Décidemment Darmainin aime mentir.
Qui aurait pu dire, il y a quelques mois encore, que la gauche française, dans sa diversité, serait capable de s'unir et de réaliser ce score magnifique?
Cela n'est évidemment pas tombé du ciel. Comme toujours c'est le rapport des forces qui a été déterminant. Celui issu de la présidentielle et précisément des 22% de Mélenchon, du naufrage du PS, de la claque d'EELV et de la marginalisation confirmée du PCF.
Sans cette bataille politique et son résultat, la NUPES n'existerait pas. Les crétins ou les propagandistes des droites macronistes, LR ou néo-fascistes peuvent prendre des airs scandalisés pour rappeler les propos des uns ou des autres et tenter de faire croire à de la magouille politicienne, à la soupe aux logos. Ce qu'ils font semblant de ne pas comprendre et veulent faire croire c'est que l'union des gauches est factice. Hollande, Delga et leur clique jouent leur sale partition dans ce concert propagandiste.
Ce qu'ils ne veulent pas expliquer c'est que l'union s'est faite autour d'un programme. Et que ce programme a été imposé aux partenaires de la FI mais non par la FI, ou le méchant Mélenchon, mais par les électeurs de gauche exprimant au 1er tour de la présidentielle leur adhésion au programme de l'Union populaire.
Et c'est cela qui fait que ce qui est faux à tel moment historique devient vrai à tel autre. Bien sûr les bourrins et les menteurs vous diront le contraire. Mais finalement c'est le peuple qui décide. Et c'est lui qui vient de permettre la victoire d'hier.
Bien entendu cela n'implique pas que nous ne soyons pas face à des contradictions et des difficultés.
Un citoyen-ne sur deux n'a pas voté. Le phénomène n'est pas nouveau et pas spécifiquement français. On se souvient qu'au Chili le candidat pinochétiste a failli gagner du fait d'une abstention de 53%, avant un petit sursaut au 2e tour, l'abstention passant à 45%, ce qui a sauvé la victoire du candidat de la gauche unie.
L'abstention touche surtout les classes populaires et la jeunesse populaire. Cela affaiblit le camp progressiste et de gauche comme on le voit dans des circonscriptions où la NUPES est très largement en tête mais qui, du fait d'une trop forte abstention (règle des 25%).. Eric Coquerel, Stéphane Peu ou Adrien Quatennens et bien d'autres devront attendre une semaine encore pour être élus. Mais cette situation offre à la NUPES, pour le 2e tour de la législative dimanche prochain, des marges de progression. Alors que l'électorat bourgeois des "satisfaits" (vieux et aisés) a sans doute déjà fait le plein. Sans compter que l'électorat RN ou LR ne va pas se porter arithmétiquement sur la Macronie.
Mobiliser l'abstentionnisme populaire reste absolument central, la condition d'une seconde victoire politique et d'une très possible victoire électorale.
Par ailleurs notons que la bataille politique et idéologique contre l'extrême-droite a marqué des points malgré les bons résultats du RN sur lesquels nous reviendrons bientôt. En effet on constate que les thématiques racistes, identitaires, nationalistes ont été "grand remplacées" par les questions sociales et environnementales. Très positif.
D'autres signaux importants: dans la 7e circo du Val de Marne Rachel Kéké la candidate de la NUPES a obtenu 37,22% des voix, devant l'ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu, candidate macroniste créditée de 23,77% des suffrages. Rien n'est gagné mais cette candidature est exemplaire. Comme l'a dit Eric Coquerel "Les élus doivent ressembler à la population qu'ils représentent". C'est cela qui permettra aussi de faire reculer l'abstention. La candidate macroniste, ne craignant pas l'obscénité politique, appelle à constituer un "front républicain contre l'extrême-gauche". Avec les zemmouriens, les lepénistes et les LR : pas très chouette leur république brunâtre.
Déjà hier soir et durant une semaine nous allons avoir droit à un tsunami d'insultes contre la nouvelle Union populaire. D'attaques frontales et/ou sournoises.
Nous avons même entendu hier soir un politicard voyou dénoncer la présence de Jeremy Corbyn en soutien à des candidats NUPES. Etant entendu, d'après ce guignol, que Corbyn a été viré du Labour pour "anti-sémitisme", une calomnie devenue un classique des partis bourgeois à l'égard des femmes et des hommes authentiquement de gauche. Sanders et Mélenchon aussi y ont eu droit.
Nous allons devoir subir les sections d'assaut de la Macronie paniquée. Comme Amélie de Monchagrin hier soir qui parlait comme Je suis Partout écrivait. Comme la Borne qui après avoir supplié la gauche au 2e tour de la présidentielle de faire "front républicain" contre Le Pen en vient à mettre la NUPES et les néofascistes dans le même sac et veut "un Front Républicain, contre les extrêmes". Comme le viré du 1e tour ,Blanquer, soulignant la même "dangerosité", la même "radicalité" chez les fachos et la gauche. Le chevalier teutonique pourfendeur de l'islamo-gauchisme sombre sans élégance dans les eaux glacées de la défaite. Ce qui ne surprendra personne.
La victoire politique du 1er tour devra être confirmée dimanche prochain. Chacun à son poste nous devrons tout faire pour mobiliser les abstentionnistes qui, entre les délires calomnieux des droites, les alliances anti-NUPES de la Macronie, des LR, du RN et de Reconquête, le combat pour la paix, les projets violement austéritaires et anti-sociaux de Macron, le racisme décomplexé et la gâchette facile, devraient trouver bien des raisons pour voter NUPES.
La victoire est à la portée du peuple. Que nul ne se laisse impressionner par les projections des médias. Lors des législatives de 2017 les mêmes annonçaient 450 députés LREM, il y en eu 350... En 2022 au 2e tour il y a 400 circonscriptions jouables pour la gauche, c'est cela la vérité des faits. Le 19 juin 2022 à 20h la gauche peut gagner et Mélenchon peut être premier ministre.
Quel chemin parcouru! Schématiquement la gauche de transformation est passée de 2% à 22%, de 17 députés FI à (disent les radios et les télés) entre 170 et 210. Une telle magnifique dynamique est porteuse de mouvements populaires puissants car pourvus enfin d'une perspective politique.
Hier soir encore les radicalisés des droites extrêmes, de la Macronie/LR/RN s'étranglaient en attaquant (encore et toujours) Mélenchon qui a dit combien est nécessaire la synergie des expressions populaires dans la rue comme dans les institutions. On comprend leur peur, peut-être moins leur haine, mais il est vrai que c'est bien là que se trouve la recette de nos victoires à venir.
Antoine Manessis.