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Jean-Luc Mélenchon obtient un résultat remarquable faisant mieux qu'en 2017. Avec plus de 7 500 000 voix il parvient à 22% des exprimés et à la troisième place de la présidentielle. Il fait du pôle populaire la principale force de gauche du pays. Il jette les fondations d'une recomposition de la gauche autour d'un pôle qui a su être rassembleur et radical. 

Notons que l'abstention, qui devait faire un tsunami selon quelques sondeurs, et "délégitimer" Macron, selon quelques attardés de l'histoire, fut même inférieure à celle de 2002...

Mélenchon a su attirer la jeunesse populaire : les moins de 34 ans ont préféré le candidat de l'Union populaire, Jean-Luc Mélenchon. Les 25-34 ans qui se sont exprimés ont ainsi voté à 34% pour le candidat de gauche, devant la candidate Rassemblement national Marine Le Pen (25%) et le président sortant Emmanuel Macron (23%).

À l'opposé de la pyramide d'âge, les votants de plus de 70 ans ont plébiscité Emmanuel Macron (41%), devant Marine le Pen (13%), Valérie Pécresse (12%) et Jean-Luc Mélenchon (9%). Ce vote pathétique de ma tranche d'âge prouve que Brassens doit être nuancé, il y a une propension à être "vieux (et politiquement) con".

Mélenchon touche un électorat populaire et classe moyenne (environ 25% chez les ouvriers, 25% chez les employés, 25% chez les cadres et 25% chez les professions intermédiaires).

Dans les quartiers populaires Mélenchon est souvent premier comme aux Mureaux (Yvelines) où il réalise plus de 60% (contre 36,57 % au premier tour de 2017). A Grenoble, comme la ville elle-même, le quartier de l'Arlequin vote JLM. Jean-Luc Mélenchon a été plébiscité dans les quartiers populaires. A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), il a récolté 65,4% des suffrages (+ 24,6), à Trappes (Yvelines), il totalise 60,6% des voix (+28), etc. Voilà pour les crétins stalinoïdes qui prétendaient que la campagne de Mélenchon était "droitière", "bobo" et autres inepties.

Le chef de file de l'Union populaire a enfin réalisé des scores fleuves dans les départements d'Outre-mer, où il est arrivé partout en tête. En Guadeloupe, Jean-Mélenchon a obtenu 56,2% des suffrages exprimés, soit 32 points de plus qu'en 2017. En Martinique, il prend 53,1% des voix (+25,7 points), en Guyane 50,6% (+26,9) et à la Réunion 40,3% (+15,7). Ils en disent quoi, les aboyeurs anti-Mélenchon de droite et de "gauche" ? 

Roubaix, Toulouse, Nantes, Grenoble, Renne, Amiens, Le Havre, Tourcoing, Marseille... Mélenchon et son mouvement s'affirment socialement et par sa jeunesse comme la force populaire d'avenir. Songeons à ses scores en Seine-Saint-Denis avec des 65% à 50%. Le peuple, le vrai peuple, quand il a voté, a voté Mélenchon. A l’exception des départements des Yvelines, des Hauts-de-Seine et de Paris, remportés par Emmanuel Macron, l'Insoumis est arrivé en première position dans les cinq autres départements de la région parisienne. Les donneurs de leçons fossilisés dans leurs dogmes, orthodoxes éructant sur une sortie de l'UE transformée en sésame magique, trotskistes pour qui rien ne va jamais assez loin et qui se payent le ridicule d'avoir deux candidats, sont annihilés. 

Nous sommes évidemment déçus que JLM ne soit pas au 2e tour. Mais quel chemin malgré les chiens à ses basques. Si on laisse de côté les affects, c'est une victoire politique à n'en pas douter.

 

1,3%. C'est ce qui sépare Mélenchon du deuxième tour. A peine plus de 400 000 voix.

Le dérisoire et satisfait Fabien Roussel réalise 2,3% des voix soit 790 000 voix (Marie-George Buffet en avait fait 700 000). Quel sursaut ! PCF is back ! Même Jean Lasalle est devant Roussel. Le ridicule s'ajoute à la honte d'avoir joué ce rôle minable de diviseur. La responsabilité historique d'avoir contribuer à faire  échouer le candidat de la gauche à passer le cap du 1er tour sera une marque indélébile sur le front du PCF. Son score minable est le signe incontestable de sa marginalisation définitive. Son appel à voter Macron au 2e tour est un autre signe de son incohérence et, disons-le, sa suffisance et sa nullité politique. Il n'a pas fait barrage au 1er tour en votant Mélenchon et il veut le faire au 2e en votant Macron ? Incohérence, disais-je.

On ne vote pas pour Hindenburg pour arrêter Hitler, comme le fit le SPD en 1932. Car c'est le vieux maréchal aristocrate guidé par les hommes du capital (Von Papen, Krupp, Von Thyssen... lire l'excellent livre d'Eric Vuillard, L'Ordre du jour) qui appela le "caporal de Bohème" à la chancellerie.

Pas une voix de gauche, excepté quelque âmes perdues en cours de doriotisation, ne se portera sur la candidate néofasciste. Jamais les citoyen.ne.s républicain.e.s ne peuvent donner leurs voix aux néofascistes déguisés en agneaux. Mais pas une voie de gauche non plus pour Macron qui a fabriqué, produit, renforcé Marine Le Pen, qui a préparé le terrain aux néofascistes avec lequel il n'a aucune différence de nature. Pas une voix de gauche pour Macron, sauf celles de ceux qui n'ont rien compris aux causes de leurs fiascos d'hier: les Jadot, Roussel, Hidalgo qui  s'aplatissent, il sont habitués, en bonne compagnie avec les LR, devant le fondé de pouvoir du capital financier. Pas une voix de gauche au cogneur des syndicalistes, des étudiants en lutte, des gilets jaunes, des jeunes des quartiers populaires. Pas une voix de gauche à celui qui dénonce "l'islamo-gauchisme" et le "séparatisme", faisant le nid où se lovent les néofascistes. Pas une voix de gauche et populaire à celui qui casse les retraites, l'hôpital, l'école, l'université, la SNCF et EDF. Pas une voix de gauche à celui qui veut essaimer des centrales nucléaires dans tout le territoire. 

En votant Macron ces nains du 1er tour s'enfoncent dans leur néant idéologique et politique. Il valident la stratégie du locataire de l’Élysée qui a voulu et préparé pendant 5 ans un tel 2e tour pourri. Le chantage ne passera pas. Le seul responsable d'une éventuelle victoire de Le Pen est Macron qui a créé et voulu la situation actuelle.

 

Enfin un mot, nous y reviendrons plus longuement, des législatives. Le système électoral est antidémocratique. Si la proportionnelle était la règle, le pôle populaire serait certain d'obtenir un groupe important à l'Assemblée Nationale. Mais nous ferons avec ce que nous avons. Et donc il faudra voter et faire voter pour les candidats insoumis. Sans hésiter à faire comprendre aux diviseurs que notre capacité de nuire vaut bien la leur... A bon entendeur.

 

Et merci à Jean-Luc Mélenchon. Son intervention au soir du 1er tour fut remarquable, exceptionnelle, à l'image de sa campagne. Digne, intelligente, mobilisatrice, enthousiasmante. Avec émotion et même humour, il nous a dit de continuer le combat. Jean-Luc tu as construit les fondations de la gauche du XXIe siècle, sauvegardé et renforcé l'espace d'action et d'expression de la gauche en France.

Merci.

 

Antoine Manessis

 

 

 

 

 

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