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La méthode Coué est une méthode fondée sur l'autosuggestion et l'autohypnose.
Après la Première Guerre Mondiale la méthode s'appuya en France sur les milieux nationalistes conservateurs ainsi que les anciens combattants. Désormais ses disciples se trouveraient-ils parmi des communistes en perdition ?
On peut légitimement se poser la question quand on regarde de plus près un regroupement communiste et la présentation qui en est faite par lui-même.
L'Initiative des partis communistes et ouvriers est une alliance de trente "partis" communistes d'Europe. Ce rassemblement a été fondé en 2013 à l'initiative du Parti Communiste de Grèce (KKE).
Il s'agit d'une ébauche d'Internationale miniature, alignée sur les positions, particulières, du KKE.
27 pays y sont représentés. Parfois un pays est représenté par deux ou trois fois organisations différentes ainsi pour la France (3), la Russie (2), la Bulgarie (2).
Mais surtout ce qui est notable c'est qu'hormis le KKE, les autres membres de L'Initiative sont des groupuscules.
Comme le PC de Marco Rizzo en Italie (0,3% aux législatives de 2018) dont le mouvement de jeunesse a scissionné.
En Autriche c'est le Parti du travail qui est membre de L'Initiative (et non le KPÖ - parti communiste autrichien - qui cette année est devenu le premier parti lors des élections municipales à Groz, deuxième ville du pays, avec 29% des voix).
En Biélorussie c'est le PC des travailleurs de Biélorussie, un groupuscule insignifiant qui est membre de L'Initiative ( et non le PC Biélorusse qui a obtenu 10,6% de voix aux dernières législatives de 2019).
Au Danemark c'est le PC au Danemark qui est membre de L'Initiative, groupuscule sans représentation (Différent du PC du Danemark et du PC Danois).
En Géorgie c'est le Parti communiste unifié de Géorgie 0,07% des voix qui est à L'Initiative. "Concurrencé" par le Parti communiste de Géorgie et des Stalinistes 0,1% des voix.
En Grande-Bretagne c'est le groupuscule Nouveau Parti Communiste de Grande-Bretagne qui adhère à L'Initiative (et non le PC Britannique - Communist Party of Britain - journal Morning Star - qui a une véritable influence à gauche).
En Ukraine c'est un groupuscule paléo-stalinien, l'Union des communistes d'Ukraine, qui adhère à L'Initiative (et non le PC d'Ukraine dirigé par Petro Symonenko dont l'influence est réelle même si son dernier score électoral est de 3,9% des voix avant de subir une quasi-interdiction).
En Espagne c'est le Parti communiste des travailleurs d'Espagne qui est membre de L'Initiative. C'est une scission du PCPE (parti communiste des peuples d'Espagne). Ce dernier a quitté L'Initiative compte tenu de la reconnaissance des scissionnistes par le KKE. Le PCTE a réuni 0,05% des voix aux législatives de 2019 contre 0,06% des voix au PCPE.
En Russie deux groupes sont adhérents à L'Initiative, le Parti communiste de l'Union soviétique et le Parti communiste des travailleurs de Russie. Le seul Parti communiste qui soit reconnu par le peuple russe le Parti communiste de la fédération de Russie (KPRF) qui réalise 19% aux dernières législatives en 2021 étant qualifié "de révisionnisme et d'opportunisme" par les deux autres.
On pourrait continuer ainsi pour tous les groupuscules qui composent L'Initiative des partis communistes et ouvriers. Ils ne représentent même pas les partis communistes qui survivent tant bien que mal (comme le KPRF ou le Parti Communise d'Autriche ou encore le PTB) mais des sectes dogmatiques sans influence et sans base de masse. Le point commun de ces groupes est leur alignement sur KKE qui est aussi le seul parmi ces partis à avoir une réelle force et influence, politique, syndicale et morale. On se demande à quoi rime une telle organisation, y compris pour le KKE. Notons aussi que l'autre PC qui conserve une large base de masse et un écho important dans son pays, le Parti communiste portugais, s'est bien gardé d'adhérer au "machin" du KKE. De même, répétons le, que les organisations vivantes héritières du Mouvement communiste international.
Le KKE est contre les "politique de Front", il voit dans le VIIe congrès de l'IC l'origine du révisionnisme, il est contre "les étapes intermédiaires de transition", les processus de transition qu'il baptise "étapes", il dénonce "le soi-disant socialisme du XXIe siècle" et les "voies nationales au socialisme". Il prône "la lutte pour le renversement du capitalisme, pour le pouvoir ouvrier, pour la dictature du prolétariat, qui exige le renforcement idéologico-politique des PC, la généralisation de la stratégie révolutionnaire"...Bref c'est en fait le retour vers le passé (sans les conditions objectives qui l'expliquaient) à une stratégie classe contre classe où le Parti communiste, comme le parti bolchevick, mènera la révolution. C'est à une nouvelle "bolchevisation" des partis communistes que le KKE appelle et L'Initiative en est l'outil en Europe.
Négation du réel au profit d'un verbe révolutionnaire sans prise aucune sur les rapports de forces, aucune traduction concrète d'une stratégie qui n'est qu'une incantation sans fin, impuissante à agir et qui, inexorablement, porte en elle l'érosion, la marginalisation et la disparition des organisations et partis qui s'en inspirent.
Antoine Manessis