Un exemple de la campagne anti- Mélenchon

                                  Visuel de l'article du Huffipost du 2 juillet

Sans surprise, (forte) baisse de Mélenchon dans notre baromètre - Sondage exclusif  (2 juillet 2021).

Titre en gros caractères l'Huffipost. Le journal en ligne poursuit " (JLM) s'extirpe difficilement d'une séquence délicate". Résultat "Sept points pour un gadin. Jean-Luc Mélenchon, le candidat déclaré de la France insoumise pour la prochaine élection présidentielle semble payer les pots cassés de plusieurs semaines délicates pour lui et sa formation politique, entre résultats électoraux difficiles et polémiques inattendues." 

Ces sept points sont en fait que Mélenchon "est confronté à une hausse des opinions défavorables le concernant, de sept points."

Explications de l'Huffipost: " Sans surprise, l’Insoumis enregistre, dans le même temps, une baisse de sa cote d’opinions positives. Elle passe de 12% en juin, à 11 en juillet. Autant de données qui s’ajoutent à celles, récentes, ramenant Jean-Luc Mélenchon autour de la barre des 10% d’intentions de vote pour 2022, quand il en totalisait au moins 13 lors du lancement de sa campagne, à l’automne dernier. Elles confirment, ainsi, la mauvaise passe de l’ancien sénateur de 69 ans, longtemps empêtré dans ses propos jugés complotistes, sur la panne des numéros d’urgence au début du mois, ou les attentats terroristes."

Les régionales sont arrivées là-dessus et "De fait, Jean-Luc Mélenchon n’a pu passer à autre chose qu’au moment des élections régionales, le 20 du mois. Une séquence politique qui aurait pu lui donner de l’air, ainsi qu’à ses troupes... mais c’était sans compter sur une nouvelle déroute."

Conclusion du journal tenu par un groupe étasunien et Le Monde : "Donnant une conférence de presse fleuve de deux heures à son quartier général de campagne, jeudi, le chef de file des Insoumis s’est projeté tout entier vers le printemps prochain. Et qu’importe, s’il est devenu l’homme politique le plus déprécié du pays."

Bien sûr nous avons l'habitude des attaques contre Mélenchon, genre sabre au clair, de Valeurs Actuelles, du Figaro ou du Point, grossières, violentes. Mais il est intéressant de lire ceux qui sont plus camouflés, plus sournois, plus vicieux dans leur perfidie comme le journal américano-français, l'Huffipost. 

Première crapulerie, le titre : il laisse croire que JLM recule dans les intentions de vote. Et de façon "forte". Or il n'en est rien. Mélenchon avec 10% des intention de vote est le mieux placé à gauche. Dans la mesure où un sondage un an avant les élections a un sens.

Deuxième crapulerie : le candidat de l'Union Populaire serait dans "une situation délicate". Ah, bon? Sur quel fait est basé cette analyse? Aucun. Simple affirmation ou simple souhait?

Troisième crapulerie : "Sept points dans le gadin" écrit élégamment la feuille propagandiste essayant toujours de semer la confusion et le découragement à gauche. Amalgamant intentions de vote qui, d'après le Huffipost lui-même, passent de 13% à 10% : ça ne fait pas sept. Mais le chiffre marque le lecteur inattentif.

Quatrième crapulerie: cette(forte) baisse, imaginaire donc, est "sans surprise". Aux yeux de qui? Par rapport à quoi? Peu importe, il faut enfoncer dans le crâne du lecteur que la chute de JLM est "sans surprise", inéluctable : comment un tel individu, cher ami, peut-il ne pas chuter...

Cinquième crapulerie : "la mauvaise passe de l’ancien sénateur de 69 ans". Nous avons vu qu'il n'y a pas de mauvaise passe mais les simples aléas de sondages peu pertinents. Mais le plus drôle c'est la remarque suivante "l'ancien sénateur de 69 ans" qui vise à ringardiser le candidat "sénateur" déjà ça fait obsolète, inutile, planqué et de "69 ans" est censé achevé l'animal, pensez vous il s'agit d'un vieillard cacochyme!  Pauvre de Gaulle élu président à 71 ans.

Sixième crapulerie : "longtemps empêtré dans ses propos jugés complotistes". Que JLM ait expliqué 15 fois le sens de ses propos ne compte pas, la vérité alternative du Huffipost n'a pas comme objectif d'expliquer quoi que ce soit mais de démolir sournoisement un adversaire politique qui représente un danger pour le système.

Septième crapulerie : les régionales furent "une nouvelle déroute" pour Mélenchon. En quoi vous n'en saurez rien puisque aucun fait ne peut corroborer cette affirmation. La déroute c'est l'abstention qui a touché tous les partis. Mais encore une fois ce qui compte dans cet article ce n'est pas la vérité mais ce que l'on veut bourrer dans la tête des lecteurs.

Huitième crapulerie : la conclusion vaut son pesant de scélératesse insidieuse : JLM fait une conférence de presse "fleuve de deux heures", comme un discours de Fidel Castro? Méchant dictateur dont le peuple a construit un pays qui, face à la pandémie, fait l'admiration du monde. Conférence de presse pour se projeter dans la campagne présidentielle alors qu'il est "l'homme politique le plus déprécié du pays". Ah oui? Déprécié? Non messieurs, mais haï par la classe dirigeante et ses larbins journaleux, certainement.

Pour le reste rendez-vous dans un an.

Antoine Manessis.