Un procès politique au Portugal
Il y a deux ans, le lieutenant-colonel Otelo Saraiva de Carvalho, leader de la révolution des œillets qui renversa en 1974 la dictature, était arrêté à Lisbonne en même temps qu’une soixantaine de jeunes Portugais accusés de « terrorisme », Une vingtaine d’entre eux étaient libérés peu après. Les autres, et M. de Carvalho, sont en prison depuis lors et participent à l’interminable procès qui se déroule au tribunal de Monsanto. Les accusés sont séparés du tribunal, du public et des journalistes par des doubles cloisons en verre. Les témoins de l’accusation sont essentiellement des « repentis ». Le général Eanes, ancien président de la République, et deux députés grecs — MM. Statis Panagoulis, ancien vice-ministre de l’intérieur, et Manolis Glezos qui, âgé de dix-sept ans, arracha le drapeau nazi sur l’Acropole — ont témoigné le 3 octobre en faveur de M. de Carvalho, ainsi que les deux auteurs du présent article (1).