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La paix. Un bien précieux puisque son contraire c'est la guerre, c'est à dire la mise à mort de l'humanité, d'une fraction d'entre elle: guerre du Vietnam, 3 millions de Vietnamiens tués, 14-18, 20 millions de morts, Deuxième guerre mondiale, 50 millions etc...

Pourtant quand nous exprimons cette revendication, la paix, nous utilisons les termes de lutte ou de combat pour la paix. N'est ce pas contradictoire? Car la lutte, le combat ne sont pas la paix, c'est même son contraire. Comme encore l'expression "guerre à la guerre".

Que signifie donc cette apparente contradiction dans les termes? La chose suivante : "la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens" écrivait Clausewitz. Or nous savons depuis longtemps que la politique exprime la lutte entre des intérêts antagoniques (du mot grec άγώνα, combat). La nature même du politique est donc synonyme de conflit. Et pour les marxistes "L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes". 

Alors comment être pour la paix si l'on dit que la lutte, on dira même la guerre, des classes est le moteur de l'histoire?

En fait il s'agit de la façon dont la lutte se mène car si comme le disait Clausewitz "la guerre est la continuation de la politique", cela veut dire que la politique est aussi la continuation de la guerre par d'autres moyens et que donc les conflits peuvent se résoudre autrement que par la guerre. Le conflit lui est inéluctable mais la manière de le mener varie.

Par exemple si la France puis les Etats-Unis d'Amérique du Nord avaient négocié l'indépendance du Vietnam avec Ho-Chi-Minh, cela aurait épargné une guerre et des millions de morts. Bien entendu avec des "si"...mais les guerres finissent. Donc c'est la preuve qu'une solution négociée existe et elle fut trouvée.

Or à quel moment la négociation s'impose-t-elle? Quand les rapports de forces (politiques, économiques, éthiques, militaires, géopolitiques...) l'imposent. De cela on peut tirer une leçon : pour éviter la guerre le conflit - incontournable - doit être contenu dans des formes "civilisées". C'est-à-dire la lutte sans la guerre.

C'est pourquoi quand des pseudo-marxistes proclament l'inéluctabilité de la guerre civile dans le conflit de classes et prétendent par ailleurs lutter pour la paix ils sombrent dans l'absurdité. Si la paix peut être sauvée cela veut dire que les conflits de classes peuvent se résoudre sans guerre et que la voie politique peut s'imposer contre la voie armée.

La lutte peut éviter la guerre, comme la révolution sociale peut éviter la contre-révolution armée, en désarmant l'ennemi. Cela veut dire présenter contre lui, contre ses tentatives de guerre, la seule arme dont dispose les forces de paix et d'émancipation : le nombre. La masse. Celle qui paralyse l'ennemi et étouffe ses tentatives en les rendant vaines.

Il en va de même au niveau international. Lutter pour la paix veut dire constituer un rapport de forces qui ne permette pas aux impérialismes de recourir à la guerre. Certes comme dans toute lutte, la victoire n'est pas certaine, c'est même le moins que l'on puisse dire. Mais il n'y a aucune autre alternative. Si pendant plusieurs décennies les Etats-Unis n'ont pas attaqué l'URSS c'est grâce à un équilibre des forces, le fameux équilibre de la terreur. Que l'URSS ait fini par être vaincue ce ne fut pas par une guerre mais par une lutte remportée par les impérialistes. Et notons d'ailleurs que le capitalisme fut également  restauré sans guerre en Chine par une évolution des rapports de forces entre les classes dans le pays, processus qui montre d'ailleurs que le capitalisme sait jouer "des ruses de l'histoire" puisqu'en Chine il se prétend...Parti communiste. Ce n'est pas une première puisqu'on se souvient que Boris Eltsine ou ce brave Gorbatchev étaient des dirigeants du PCUS.

Le combat pour la paix est donc une nécessité absolue pour éviter la guerre en rassemblant très amplement, très largement un maximum de forces. Et, en ce faisant, les forces progressistes rassemblent aussi contre ce qui est la matrice de la guerre à savoir, comme nous l'a dit Jaurès, "le capitalisme qui porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage."

 

Antoine Manessis.

 

 

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