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Assimi Goïta
Le colonel Assimi Goïta a été déclaré chef de l’Etat par la Cour constitutionnelle malienne. Le président Bah N’Daw et le premier ministre Moctar Ouane ont été démis de leurs fonctions par un coup d'Etat militaire.
On se souvient que le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) avait mobilisé le peuple malien contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et qu'un coup d'Etat a "parachevé la lutte du peuple" le 18 août 2020. L’exécutif, établi après le coup de force fut fragilisé par des semaines de contestation politique et sociale. Au début du mois de mai, le M5-RFP avait réclamé la « dissolution » du gouvernement. Le 17 mai, une grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali, paralysait les banques et les services publics à Bamako, après l’échec de négociations avec le gouvernement sur les salaires, les primes et les indemnités.
Le gouvernement démissionne et le président Bah N’Daw forme un nouveau gouvernement avec le même premier ministre Moctar Ouane, mais en remplaçant des officiers proches du colonel Assimi Goïta, vice-président à la sécurité et à la défense. Ce dernier reproche au président et au premier ministre de former un gouvernement sans le consulter et c'est ainsi qu'eut lieu le nouveau coup d'Etat.
Le nouveau président Assimi Goïta a réuni le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques en déclarant "Nous demandons (…) que le poste de premier ministre revienne au M5-RFP."
Emmanuel Macron a condamné le coup d'Etat et "menace" de quitter le Mali. Ce qui serait pourtant une excellente nouvelle pour le Mali et pour la France. Fidèle aux deux poids deux mesures, Macron qui a salué le coup d'Etat pro-français au Tchad il y a quelques semaines se sent soudain une coeur démocrate. Les gouvernements africains - dont nombre de fantoches du néo-colonialisme français - sont réunis ce jour à Accra (Ghana) pour envisager des sanctions contre le Mali ce dont ils se sont pourtant abstenus contre le Tchad. Sans doute parce que Assimi Goïta ne se couche pas devant la France et tente de rassembler les forces démocratiques et patriotiques maliennes. Tel le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (parti SADI qui fait partie du M5-RFP) et son président Oumar Mariko qui incarnent la gauche anticolonialiste, anti-impérialiste, anti-capitaliste
Le Monde nous informe, inquiet sans doute, que le colonel Assimi Goïta est un admirateur de Thomas Sankara*. Si cela se confirmait ce serait une bonne nouvelle pour la Mali et pour toute l'Afrique.
Antoine Manessis.
*Président du Burkina Fasso de 1983 à 1987 Thomas Sankara est un homme d'État anti-impérialiste, révolutionnaire, marxiste qui mène une politique d'émancipation nationale, de développement du pays, de lutte contre la corruption ou encore de libération des femmes. Il s'oppose à la dette et déclare que son pays ne remboursera pas ses créanciers, et argumente notamment ainsi : " la dette ne peut pas être remboursée parce que si nous ne payons pas, nos bailleurs de fond ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre, si nous payons, c'est nous qui allons mourir. Soyons en sûrs également". Proche de Cuba, du peuple palestinien...il est assassiné avec douze de ses collaborateurs par Blaise Compaoré et l'impérialisme français du fait de sa lutte contre la Françafrique.