Tchad: le néo-colonialiste Macron soutien un coup d'Etat.

                              Macron et Le Drian soutiennent la junte militaire au Tchad

Le président-maréchal Idriss Déby est mort en combattant une énième rébellion dans son pays le Tchad. Depuis 1990 il dirigeait le pays où il avait pris le pouvoir par la grâce de la France qui l'avait soutenu contre Hisséne Habrè. C'est à plusieurs reprises l'Exécutif Français, ses services secrets et son armée qui permettront à Idriss Déby de rester au pouvoir face à des rebellions en particulier en 2008.

Son régime n'avait que des apparences démocratiques. Les vrais opposants étaient éliminés et les élections n'étaient qu'un simulacre. Amnesty International note qu'Idriss Déby « réduit au silence les voix de ceux qui s’élèvent contre le gouvernement et ses politiques », au moyen d'un harcèlement juridique, administratif et policier continu contre ses opposants. Mais face à la menace du groupe terroriste Boko Haram, Idriss Déby tourne sa politique vers la lutte contre le terrorisme ce qui conforte le soutien de la France.

Le président Déby et ses proches se sont considérablement enrichis : les Panama Papers indiquent que le "clan"  au pouvoir a détourné 10,76 milliards de dollars pour les placer dans des paradis fiscaux. Au contraire, les très faibles investissements dans les services publics (écoles, centres de santé, etc) maintiennent l'immense majorité de la population dans une grande pauvreté. 

Déby venait d'être réélu président après avoir écarté, légalement ou par la violence et l’intimidation, les responsables de l'opposition. Se trouvant face à une nouvelle rébellion, celle du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), Idriss Déby se rend sur le front où il est mortellement blessé.

Un conseil militaire de transition dirigé par un de ses fils, Mahamat Idriss Déby, commandant de la garde présidentielle a pris le pouvoir par un véritable coup d'Etat militaire.

Le président Macron s'est rendu aux obsèques du dictateur ami et a reconnu le coup d'Etat de son fils. Macron qui donne des leçons de  démocratie au monde entier, surtout à ceux des chefs d'Etat qui n'ont pas l'heur de lui plaire, se démasque ainsi aux yeux du monde en soutenant ouvertement un putschiste dont le seul mérite est d'être un fantoche de l'impérialisme néo-colonial français. Le comportement de Macron fait que la France s’aliène de façon croissante les peuples, tout particulièrement les jeunes générations. 

Macron soutient une junte militaire après avoir soutenu un autocrate et cela uniquement en considération des intérêts géopolitiques et militaires de l'impérialisme français contraires aux intérêts des Français-es. Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, s'aligne sur cette position, confirmant les critères de choix néo-colonialistes de l'UE "Il faut aider le Tchad. Il faut passer outre les considérations politiques". Ahurissant aveu qui donne une légitimité européenne à la dictature de la Junte de Déby fils.

Macron confirme le rôle de gendarme néo-colonial de la France osant déclarer : "La France ne laissera jamais personne, ni aujourd’hui ni demain, remettre en cause la stabilité et l’intégrité du Tchad." Propos qui révèle sans masque le néo-colonialisme des gouvernements français depuis les indépendances africaines, sans exception. Avant 1990 le prétexte était la "menace soviétique", aujourd'hui le prétexte est la "lutte contre le terrorisme". Mais en vérité seules compte les visées néocoloniales de la politique étrangère française.

Antoine Manessis.