Le candidat qui autorise une espérance

Lapalissade : après 2021 il y a 2022.

Mais ce simple constat a évidemment une charge politique puisque la présidentielle devient très proche.

Du coup les aiguilles s'affolent et les esprits s'échauffent. 

Le secrétaire national du PCF s'y voit déjà faisant renaître le parti centenaire par la seule magie d'une candidature aux présidentielles. Et pourtant la dernière tentative de ce genre a montré son inanité 01,93 % pour MG Buffet (qui, elle, a retenu la leçon)... errare humanum est, perseverare diabolicum.

Le PS pourrait être tenté aussi en se cachant derrière une candidate providentielle de son écurie mais suffisamment macron-compatible pour  attirer l'électorat de la moyenne bourgeoisie et des cadres sup des centres villes. Après le président pédalo nous aurions la présidente trottinette. 

On est en droit d'imaginer que les trotskistes qui rament depuis 90 ans pour devenir le grand parti de la révolution ne rateront pas l'occasion de diviser la gauche, ce qu'ils ont toujours su faire avec un talent sans doute involontaire.

A droite (LR) l'impasse stratégique est telle que ce qui émerge est la médiocrité des candidats envisageables, Xavier Bertrand étant le plus présentable...c'est dire. Mais il est vrai que l'électorat de droite a déjà  deux candidats : Macron et Le Pen.

Macron. Contaminé par le Covid et réduit à draguer Marion Maréchal-Le Pen pour qu'une candidature de son bord fascisto-droitère divise la Tante et la Droite. Il faut dire qu'avec une base de 18% des voix il y a cinq ans et après son brillant bilan (social, économique, humain, sanitaire...) il a de quoi baliser. De quoi s'autoriser à envoyer son "conseiller mémoire" (ce n'est pas une blague) déjeuner avec la Nièce. Pathétique.

Ne parlons pas des guignols qui agitent la possibilité de leurs candidatures pour qu'ils puissent hériter d'un marocain dans le futur gouvernement de la République quel-le-que soit le ou la présidente. 

Devons-nous citer le positionnement de quelques (dizaines?) de révolutionnaires en charentaises qui dénoncent tout candidat qui n'annonce pas sa sortie de l’euro et de l’UE, sans parler de l’OTAN et du capitalisme : le programme minimum quoi. Bref ceux qui voudraient que les candidats  aux présidentielles proclament "Des Soviets partout !": nostalgique et vain.

"E pur si muove !" comme disait Galilée, et pourtant elle tourne. L'évidence politique est que la seule candidature à gauche capable de faire bouger les lignes, y compris sur le plan européen, à provoquer une dynamique sociale et politique en France et peut-être au-delà, à agir sur le rapport des forces internationales est la candidature de Jean-Luc Mélenchon. La seule candidature qui nous a déjà permis d'éviter en France une situation à l'italienne. Avec la gauche totalement éradiquée des Assemblées et atomisée, parcellisée, pulvérisée sur l'échiquier politique et même social. 

Si l'on a le goût des abstractions et des phrases creuses sans prise sur le réel on peut faire le portrait robot du candidat idéal. En ce qui nous concerne nous nous contentons du candidat qui autorise une espérance pour les travailleurs et pour notre peuple.

Antoine Manessis.