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Un vent mauvais souffle sur le monde occidental et capitaliste.

A tel point qu'un membre éminent du grand capital français, Vincent Bolloré,  a décidé d'imiter Rupert Murdoch et sa chaîne de télévision de droite extrême et fascisante Fox News. Accessible par 87,2 millions de ménages étasuniens, elle est la chaîne d'information câblée la plus regardée aux États-Unis devant ses concurrentes CBS et CNN.

C-news  de Bolloré ( ce dernier possède Canal+, Vivendi, le Groupe Bolloré) est devenue la première chaîne d'info continue devant BFM et LCI. La présence sur cette chaîne de chroniqueurs de l'ultra-droite comme Eric Zemmour, Pascal Praud, Yvan Rioufol, de catholiques intégristes comme Eugénie Bastié proche de la manif pour tous et d'un tas d'individus du même acabit fait de cette chaîne une arme de propagande efficace en faveur du courant néo-conservateur, du capitalisme, de la synergie droite dure et extrême-droite, de la confusion chère au fascisme des années 1930. Evidemment C-news tire à boulets rouges sur ce qui se situe à gauche. Dans une définition d'ailleurs très large de ce concept historique. Ainsi le Pape François est-il considéré comme un homme "d'extrême-gauche, ennemi de l'Europe" auquel "les catholiques ne doivent pas obéissance" (Zemmour le 25 décembre 2020). 

En fait Vincent Bolloré utilise son empire médiatique pour peser sur la prochaine présidentielle. Les tirs des canons de C-news contre JL. Mélenchon sont de plus en plus précis et violents. Comme Marion Maréchal-Le Pen, Bolloré, l'ami intime de N. Sarkozy (on se souvient que le fraîchement élu président de la République fit un "retraite" sur le Paloma, le yacht de luxe de Bolloré -dix millions d'euros-), rêve de fusionner droite et néofascisme afin de mater les syndicalistes de combat, la gauche de gauche et de déployer un capitalisme ultra et sauvage. Bolloré rêve d'une France dirigée comme ses entreprises : à la schlag et si ça ne suffit pas à la porte. Ce capitalisme revanchard n'a pas oublié les concessions arrachées par les luttes ouvrières et populaires. Plus jamais ça ! dit-il. Enterrons l'esprit du programme du CNR, définitivement.

Mais il se trouve que l'histoire n'est pas le produit de la volonté coalisée des privilégiés. Déjà juste avant 1789 il y avait eu ce que les historiens appellent la réaction nobiliaire : crispation de l'aristocratie sur ses privilèges. On connait le résultat, "Gare à la revanche quand tous les pauvres s'y mettront" prévenait Jean-Baptiste Clément (le communard, auteur du Temps des cerises) après la répression de la Commune.

Certes le mouvement populaire fait face à un vide stratégique, à l'absence d'alternative radicale et crédible. Mais qui peut être assez fou pour croire que les choses sont statiques, immobiles ? Cela n'existe pas. Et les gouvernements, les matraques et les flashballs n'y peuvent mais. Toute action suscite une force d'intensité égale, mais de sens opposé, nous a expliqué Isaac Newton. Le déchaînement antipopulaire que Bolloré et les siens, la classe capitaliste, les propriétaires des grands moyens de production, d'échange et de communication, ont déclenché depuis les années 1980, ne pourra que provoquer une réaction. Celle-ci a d'ailleurs commencée.

Mais l'enjeu est la nature de cette réaction.

C'est là où la question stratégique de l'alternative progressiste se pose. Le danger est que la colère ne se transforme en un ressentiment réactionnaire contre des ennemis fictifs (migrants, étrangers, femmes, musulmans, juifs etc). Certains à gauche croient pouvoir chevaucher le mal en le flattant. Genre "le FN pose de vrais questions...".  D'autres encore oublient la lutte des classes. On voit donc, au grand bonheur des capitalistes, la gauche se déchirer entre "universalistes" et "communautaristes", on la voit se diviser entre "patriotes" et "internationalistes" ou encore entre "républicains laïcs" et "islamo-gauchistes". Faisant cela tous se placent sur le terrain de l'ennemi de classe. Choisi et organisé par lui. Tous sont incapables d'établir des liens dialectiques entre les faits sociaux, les luttes sociales et les débouchés politiques. Pareil à des boucs s'encornant à mort les "gauches irréconciliables" s'affrontent sur des concepts vidés de leur sens par les dogmatismes et les a priori. Ainsi  des pseudos marxistes dénoncent l'intersectionnalité, sans voir, comme l'explique avec clarté et pertinence la militante marxiste et féministe Angela Davis, combien l'analyse marxiste peut s'enrichir de certaines démarches nouvelles. D'autres dénoncent le "théorie du genre" qui n'existe même pas ! Et que dire des arguments "ça vient des Etats-Unis donc...". Un peu comme ceux qui dénonçait le marxisme comme "allemand".

Nous avons donc un travail politique et idéologique considérable à accomplir pour laisser tomber les guéguerres picrocholines et nous atteler sérieusement à unir et rassembler contre le capitalisme "qui divise et qui opprime". Et avec courage "car le courage c'est aller à l'idéal et de comprendre le réel" comme nous l'a dit le grand Jaurès.

 

Antoine Manessis.

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