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                                                                          ASSEZ !

 

 

https://loopsider.com/fr/video/lagression-de-michel-lintegralite-des-images

https://www.bfmtv.com/paris/croche-pied-d-un-policier-sur-un-migrant-a-paris-enquete-ouverte-pour-violences_AD-202011240211.html

 

La loi "Sécurité globale" est une grave menace sur les libertés en France. Il s'agit d'une loi liberticide d'une grand gravité. La mobilisation contre elle a déjà une grande ampleur malgré les circonstances sanitaires et sociales peu propices. Cette loi portée est par un ministre de l'intérieur de droite et qui plus est éthiquement douteux. Elle est soutenue par une macronie à la dérive qui reprend les idées et le vocabulaire fascistes à son compte. Il s'agit d'une attaque de grande envergure contre la République. 

Comme cela a été expliqué par nombre de chercheurs et d'observateurs, la doctrine de maintient de l'ordre adoptée par les derniers gouvernements est une véritable "stratégie de la tension". L'affrontement et le déchaînement des violences policières sont voulus: face au désordre certaines couches sociales effrayées se réfugient vers les forces politiques qui prônent la matraque comme solution.

La loi contre le "séparatisme", les stupidités obscènes sur l'islamo-gauchisme reprises par des ministres indignes, la chasse aux syndicalistes, les nouveaux Philippe Henriot* qui s'expriment sur des chaînes de télévision semant haine et confusion, la multiplication d'incidents graves de violence et de racisme policiers, ce faisceau de faits convergent vers un Etat de moins en moins démocratique et de plus en plus autoritaire.

La France républicaine ne doit pas permettre que notre pays se transforme en une dictature bourgeoise même de "basse" intensité. Nous n'aurons pas les chemises noires ou brunes mais nous avons déjà Von Papen à l'économie qui annonce la reprise de la casse des retraites. 

L'objectif de la macronie est celui-là : face à une situation sociale extrêmement dégradée le président des riches veut faire payer les pauvres et pour cela les faire taire. La violence a ce but : empêcher le développement des luttes sociales. La bourgeoisie est toujours thermidorienne et versaillaise. Penser autrement est une faute politique majeure. Cela implique que seul un rapport de force peut permettre aux forces ouvrières, populaires et démocratiques d'imposer la paix civile et les libertés à une bourgeoisie violente par nature de classe et de part sa situation socialement minoritaire.

Le rassemblement populaire n'est pas un choix stratégique : c'est une obligation politique et prophylactique. La gauche a aujourd'hui une possibilité de faire front. Elle mène des combats sociaux anticapitalistes, anti-racistes, antisexistes, elle défend la santé publique, l'Université publique, la retraite par répartition, dans les boîtes, dans les facs, dans la rue, à l'Assemblée Nationale et avec 2022 et la candidature de JL Mélenchon, ces combats ont une perspective de débouché politique.

Le mouvement ouvrier fut capable en 1935-1936 de barrer la route au fascisme grâce au Front Populaire qui rassemblait les masses populaires ouvrières et paysannes et la petite-bourgeoisie. Sans chercher à imiter un mouvement social marqué par son temps et dont les limites apparurent dès 1937-1938, mais en s'inspirant de la nécessité du rassemblement politique, sociologique et idéologique des classes populaires et moyennes autour de la défense des libertés démocratiques et de la République sociale.

L'intersectionnalité, tant honnie par Valeurs Actuelles et Blanquer, rend compte de la variété des interactions entre les rapports sociaux de sexe, de classe et de race, et nous aide à analyser la manière dont ces interactions façonnent le vécu et les expériences de différentes catégories de la population. Cette approche n'est en rien opposée au marxisme et nous permet de définir mieux encore la base objective du rassemblement populaire.

 

Antoine Manessis.

 

 

* Philippe Henriot, politicien de droite, anticommuniste, antimaçon, antisémite et antiparlementaire. En tant qu'orateur de Radio-Paris, Philippe Henriot est l'un des propagandistes les plus connus du collaborationnisme en France. Il rejoint en 1943, les rangs de la Milice française. En 1944 il est exécuté par la Résistance (un commando  dirigé par un futur Compagnon de la Libération Charles Gonard). Lors d'une de ses émissions Henriot attaque Pierre Dac ( qui était juif) "Qu'est-ce qu'Isaac, fils de Salomon, peut bien connaître de la France ?" dit-il. Dac lui répond sur Radio Londres  en indiquant que son frère Marcel, tombé au front lors de la Première guerre mondiale, a bien sur sa tombe l'inscription "Mort pour la France", tandis que celle d'Henriot risque de porter la mention "Mort pour Hitler, fusillé par les Français". La prophétie se réalisa.

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