Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Quelles perspectives peuvent-elles s'envisager alors que la présidentielle se profile dans un horizon de plus en plus proche? Certes à 18 mois des élections il y a un peu de divination et d'astrologie dans l'exercice. Pourtant il faut bien, au moins, s'armer contre ce que les médias ne cessent de présenter comme l'inéluctable second tour : Macron contre Le Pen.

Bien entendu c'est le scénario souhaité par Macron et c'est donc le mantra des médias à sa botte. Outre qu'un tel second tour ne lui garantit pas la victoire, faudrait-il encore qu'il passe le premier tour. Car c'est bien là une vraie difficulté pour lui.

Au premier tour en 2017 Macron a recueilli (18% des inscrits) 24% des exprimés. C'est une base de masse étroite. Avant le COVID, la politique néolibérale de Macron a suscité un rejet populaire d'une ampleur énorme : Gilets jaunes, cheminots, infirmières etc. Après sa gestion chaotique et erratique de la pandémie et le tsunami social que le très grand capital déchaîne, profitant de la situation, il est à parier que sa base de masse s'effrite. Certes il peut gagner à droite ce qu'il a perdu sur sa gauche (la social-démocratie ralliée au macronisme). Reste que cela le laisse autour de 20%. 

Or c'est le score en 2017 de Fillon qui, malgré ses casseroles, ses costumes et Pénélope, fut le "troisième homme". La droite existe. Bien entendu son positionnement est difficile : d'un côté Macron fait sa politique, du coup la critique est difficile,  de l'autre porter le débat sur la Loi et l'Ordre, le droite sera toujours surclassée par le RN. Xavier Bertrand tente de définir une voie moyenne n'hésitant pas à jouer le rôle, nouveau pour la droite, de défenseur des ouvriers victimes des délocalisations... Cela étant le socle existe.

A gauche comment ne pas rappeler que Jean-Luc Mélenchon a également fait 20%. Et le reste de la gauche autour des 8%. Ce qui signifie que la base de masse à gauche existe et n'est pas évaporée. JLM se représentant il va tenter cette fois-ci d'assurer sa présence au second tour.

Mais la situation est naturellement différente. En effet le vote écologiste s'est affirmé. Certes pas le raz-de marée que les médias et quelques analystes pressés ont annoncé mais incontestablement les problématiques ( environnement, climat, qualité de vie...) portées par ce courant  se confirment comme centrales dans les préoccupations de larges couches de la population. Au point que le PS conçoit d'être derrière un candidat EELV. Mais là se situe un problème de casting : on peut imaginer qu'un Yannick Jadot ne décolle pas alors qu'un Eric Piolle puisse au contraire rassembler davantage comme il l'a fait à Grenoble. Il serait d'ailleurs plus dangereux aussi pour JLM, certains des électeurs de ce dernier, effarouchés par les campagnes de calomnie contre le leader de la France Insoumise, peuvent basculer vers un Piolle. Lui qui a réalisé l'union des gauches dans sa ville, sans le PS local mais cela ne pèse guère, voir c'est un avantage... Là encore nous pouvons naviguer autour des 20%.

A moins que le PS ne joue une carte féminine, écologiste, "de droite et de gauche", du genre Anne Hidalgo. Et raflant un électorat conséquent (social-démocrate, écolo, et la galaxie petite-bourgeoise sociétale). Encore 20% potentiellement.

Sans oublier nos fachos du RN qui naviguent depuis un bon moment autour de 20% (21,30% en 2017).

Ce que nous voulons simplement marquer, à travers ces spéculations un peu hasardeuses mais pas absurdes sur le fond, c'est qu'il ne faut pas accepter le discours de la propa macroniste sur l'inéluctabilité du Le Pen/Macron. La présidentielle reste très ouverte, avec de bonnes ou de mauvaises surprises possibles.

A la gauche de gauche de faire en sorte de mobiliser son électorat et ceux qui par l'abstention expriment aussi un protestation sociale et politique. Y a du boulot...

 

Antoine Manessis.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :