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Ce que les médias appelle "l'affaire Mila" est significative de où l'on veut nous amener."On"étant l'idéologie dominante des classes dominantes. Les faits : une jeune fille de 16 ans, Mila, répond sur un réseau social, mettant en avant son homosexualité, à un jeune qui la draguait lourdement de façon insistante :  "Je déteste la religion […], le Coran, il n’y a que de la haine là-dedans, l’islam, c’est de la merde, c’est ce que je pense. […] Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir."  En réaction à ces propos tout en finesse, d'abjectes menaces de mort et de viol à l'égard de la jeune fille. 

Ce qui aurait du rester un incident entre personnes immatures et/ou imbéciles qui doivent apprendre à s'exprimer de façon civilisée et respectueuse est devenu une "affaire". Les faits divers et leur traitement médiatique sont bien sûr révélateurs d'une société et de l'image déformée qu'en donnent les médias tenus bien en laisse par le capital, mais qui agissent sur le "sens commun" en fabricant l'opinion.

Il y a dans cet incident plusieurs ingrédients pour faire monter la sauce: l'islam, une ado, l'homosexualité revendiquée par Mila, la violence obtuse telle qu'elle s'exprime (verbalement) sur les réseaux sociaux...bref un cocktail du genre burkini and co. La presse de droite se déchaîne et se met à aimer la laïcité qu'elle a combattu un siècle durant ! C'est tout de même la droite qui refile l'argent public à l'école privée, non ? La garde des Sceaux  de la macronie en rajoute une couche les yeux fixés sur les supposés électorats confessionnels en réinventant le péché de blasphème "insulter les religions, c’est porter atteinte à la liberté de conscience". Madame Le Pen appelle, de façon subliminale, à la neuvième croisade et Roussel le nouveau chef du PCF déclare "on doit avoir le droit de critiquer une religion, on doit aussi pouvoir la respecter"...Quel courage !

En revanche à notre connaissance personne n'a dit : cessez de nous contraindre à choisir une équipe dans un match qui ne nous concerne pas. Un affrontement sans autre enjeu que de nous opposer sur des problématiques dérisoires dans la vraie vie. Vous  fabriquez des débats qui n'ont aucun sens. Pourquoi choisir entre les diarrhées verbales de uns et des autres ? Il  faudrait comme au présidentielles choisir entre la peste et le choléra ? Assez !

Quand le parlement croupion de l'UE (avec les voix des députés du PS et d'EELV) amalgame communistes et nazis, nous n'avons pas assisté à un grand débat moral et intellectuel sur France Culture pour savoir si les convictions des femmes et des hommes qui sont les survivants ou les héritiers des fusillés de l' Affiche rouge ou du Mont Valérien ont été blessés. En revanche un échange entre débiles mentaux semble passionner la radio de "l'esprit d'ouverture". Assez !

Assez des faux-débats imposés par des faux-dévots ! Parlez nous de la vie des 50% de salariés qui gagnent moins de 1700 euros par mois. Parlez nous de la vie des 50% des vieux avec des pensions de retraite de moins de 1470 euros mensuel. Parlez nous des 6,3 ans de différence d'espérance de vie entre un ouvrier et un cadre. Que ces salariés ou ces retraités croient au ciel ou n'y croient pas. Pendant les manifs contre la casse des retraites par répartition de Monsieur Macron, du MEDEF et de l'Union Européenne, j'ai regardé les manifestants : il y avait là des femmes et des hommes de toutes les origines, de toutes les couleurs, sans doute aussi des athées et des croyants qui se battaient côte à côte, frères de lutte, frères de classe. Car voyez-vous ils sont sur ce terrain les vrais problèmes, les vrais débats. Pas dans des diversions dérisoires et ridicules dont vous nous rebattez les oreilles. 

Refusons ces logorrhées stériles qui nous enferment dans des impasses réductrices. Allez au Diable et le plus vite possible.  Inch'Allah !

 

Antoine Manessis.

 

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