Les "fondés de pouvoir du capital" : Delevoye and Co.

Il y a des choses graves : la casse du système par répartition fondé à la Libération par un gouvernement issu de la Résistance et dans un rapport de force où la CGT de Frachon (rien à voir  avec Martinez), le PCF de Thorez (rien à voir avec Roussel) et les forces progressistes pesaient grâce à leur action anti-fasciste et patriotique pendant l'occupation nazie face à la droite et au patronat enlisé dans la collaboration politique et économique. D'ailleurs le patronat se plaignait alors de "la soviétisation de l'économie"....L'heure de la revanche sonne car nul ne doit douter que l'objectif de la réforme macroniste, et celles qui ont précédées, a pour but d'instaurer progressivement la retraite par capitalisation comme aux Etats-Unis, en Suède, aux Pays-Bas, en Suisse, au Chili et bien d'autres pays capitalistes. Le capital financier (Assurances, Banques, Fonds de pensions...) veut faire main basse sur tout ce qui peut lui rapporter de l'argent, des profits et donc aussi sur les retraites. 

Mais aussi sur la Santé, l'Education et la totalité des activités qui pourraient générer des milliards pour le grand capital, gros actionnaires et tous les parasites qui se gavent des restes des nouveaux seigneurs. C'est pourquoi l'UE, qui est une arme du grand capital, promeut partout en Europe des réformes néolibérales et des privatisations massives. C'est pourquoi l'UE a sauvagement brisé la tentative de la Grèce de proposer une alternative ( voir le film de Costa-Gavras) de progrès au carnage social, humain, environnemental du capitalisme.

Reste que les récents développements de "l'affaire Delevoye" frappent les esprits de nos concitoyens. Ils constatent que le ministre chargé de la réforme macroniste des retraites est, à travers des liens de toutes sortes y compris sonnant et trébuchant, un homme du grand capital financier. De plus le haut-commissaire aux retraites cumule salaire de 10.135 euros et pensions de retraite. Il assure la présidence d’honneur du think tank Parallaxe, chapeauté par le groupe d’enseignement privé IGS, lui permettait de toucher 5300 euros net par mois depuis 2017.  Ses liens avec le monde de l’assurance, alimentés pour son "oubli" de déclarer sa fonction d’administrateur dans un institut de formation dans les assurances (Ifpass) font tout de même beaucoup. Sans parler de son amnésie sélective concernant 10 de ses fonctions "parallèles" sur 13. Et les citoyens peuvent se rendre compte combien ce que disait (déjà) Marx sur le personnel politique est juste : Delevoye et ses collègues du gouvernement, politicards ou très hauts fonctionnaires d'Etat sont "les fondés de pouvoir du grand capital". Comme son patron Macron.

BuisnessbBourse  un journal en ligne, pas franchement à gauche, nous annonce le 8 décembre :  "Peu après la prise de ses fonctions, Macron a invité Larry Fink, le P-DG du fonds spéculatif américain BlackRock, dans des entretiens à huis clos. Emmanuel Macron veut favoriser les privatisations en France. A cet effet, le Président de la République a crée une commission dont l’un des membres n’est autre que le patron de BlackRock France, Jean-François Cirelli. Cet ancien conseiller du président Chirac ne cesse de réclamer un recours accru aux fonds spéculatifs pour l’assurance vieillesse. Ce dernier milite pour le recours aux fonds spéculatifs pour les retraites".

  BlackRock est la plus grosse société d'investissement au monde avec 5 100 milliards de dollars américains sous gestion. Son P-DG Fink recevait en 2010 un salaire de 22,7 millions, espérons qu'il a obtenu une augmentation depuis, le caviar est hors de prix.

Bien entendu on vous dira que ceux qui tirent les conclusions que la réforme des retraites et la politique de Macron n'ont que le service du grand capital comme objectif, sont sans aucun doute les partisans d'une "vision assez totalitaire" de la politique comme le disait Laurent Bergé, chef de la  CFDT, à propos de JL Mélenchon.

Hélas pour eux les faits sont les faits. Et les conclusions de nos concitoyens risquent d'être les mêmes que les nôtres. Du coup mardi prochain si nous allions encore plus nombreux à la manif ?

Antoine Manessis.

PS  Au fait, honte aux dirigeants du PCF qui ont eu la merveilleuse idée d'inviter Delevoye à la Fête de l'Huma pour un débat avec Martinez...parfois la recherche de la considération de l'adversaire pousse vers des chemins boueux d'imbécile déraison.