Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Colombie

 

Les Colombiens ont participé en masse mercredi aux manifestations organisées au 7° jour du mouvement populaire qui proteste contre la politique du président Duque. Les manifestations se sont amplifiées au fil des heures, avec de nombreux jeunes en tête. Au son des casseroles, les manifestants brandissaient des pancartes, arboraient le drapeau national ou s’étaient déguisés en clowns pour dénoncer les politiques de Duque. Si les manifestations sont majoritairement pacifiques, la répression policière a toutefois fait quatre morts, environ 500 personnes blessées et 184 personnes emprisonnées. Cette mobilisation contre le président, au pouvoir depuis août 2018, mais qui pâtit déjà de 69 % d’opinions défavorables, intervient dans un climat de crises socio-politiques qui secouent l’Amérique latine. Contesté pour sa politique économique néolibérale, Duque fait aussi les frais d’un mécontentement accumulé au fil des années, dans ce pays parmi les plus inégalitaires d’Amérique latine, mais réduit au silence par une guerre interne de plus d’un demi-siècle. Les Colombiens ne semblent plus craindre de protester, à la faveur d’une baisse d’intensité du conflit, depuis la signature des Accords de paix avec les FARC, la  guérilla apparue en 1964.

Depuis la première grève du 21 novembre, des milliers de personnes protestent chaque jour, en tapant sur des casseroles, des marmites ou des poêles. Duque a lancé dimanche un "dialogue social" mais cette manœuvre  n'a pas entamé la détermination des Colombiens d'autant qu'il a affirmé  que des revendications des manifestants étaient issues d’une campagne de désinformation et de "postulats erronés"....et qu'il a décidé d’ouvrir le dialogue aux secteurs....ne participant pas au mouvement !

Le Comité national de grève, regroupant syndicats, étudiants, professeurs et indigènes, a présenté 13 revendications, allant du retrait d’un projet de réforme fiscale au respect de l’accord de paix de 2016. On sait, nous en avons fait l'écho sur NBH, que 600 militants du mouvement social et 150 anciens guérilleros des FARC ont été assassinés depuis ces accords par des groupes para-militaires. Les manifestants réclament aussi la dissolution de l’Escadron mobile anti-troubles responsable de la mort d’un étudiant de 18 ans, Dilan Cruz, devenu le symbole de la mobilisation. Duque a défendu ces policiers qui, selon lui, ont évité des "choses pires" contre des "vandales et des voyous".

Le combat continue.

NBH

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :